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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 22 juillet 1917 : Notre gosse a 4 ans aujourd’hui.

3 août 2017 Laisser un commentaire

Recto

Le facteur n’avait pas de secteur aujourd’hui.

Je n’ai pas vu le facteur.

Moingt le 22 juillet 1917
.                              Dimanche
.    Mon Simon adoré
.   Je n’ai rien reçu de toi aujourd’
hui il ne faut pas que je compte
sur le Dimanche pour te lire j’aurais
peut être le bonheur de te lire demain
Tu recevras peut être ma lettre d’hier
En même temp que celle là car
Je n’ai pas vu le facteur. C’était
plus de 4 heures quand on l’a porter
a la boite en ville. Je ne teins pas
du tout a les mettre ici car elles restent
dans les boites. Et elles ne te parviennes
pas. Ce matin j’ai lavé ma
jupe de coton blanc et noir et
mon corsage blanc et bleu je tiens
a les porter tant qu’il fait chaud
le facteur n’avait pas de secteur
aujourd’hui il a passé une heure
en avance voilà pourquoi je

 

 

Centre gauche

Une séparation pareille c’est bien affreux quand même.

Elle commence à devenir grande.

l’ai pas vu. C’est bien embêtant
quand même. Aujourd’hui je
ne suis pas sortie. Nous avons
été faire le plongeon Car le père
Jean a moissonner Ca fait que
nous sommes débarasser. Aujourd’
hui il fait une grande bise
qui sèche beaucoup et finit de
mettre la maladie au affaires
les fruits avaient bien baisser
hier les pêches valaient de 1 a 5 sous
la livre Les poids avaient diminuer
aussi. Il n’y a que le beurre
qui vaut 3fr et cinq sous la livre les
fromages n’on pas de prix.
Notre gosse est toujours en très bonne
santé Elle a 4 ans aujourd’hui
Elle commence a devenir grande
et dire que tu es si loin. Quelle
drôle de vie quand même plus
on n’y pense plus on trouve cette
vie terrible Une séparation pareille
c’est bien affreux quand même
qu’avons-nous fait nous qui
ne demandions rien a personne

 

Centre droit

Je m’ennuie partout. Il n’y a que quand tu es ici que tout est beau.

Ne pas être maître
de soi c’est terrible.

que le bonheur de vivre tous
les deux. Ne pas être maître
de soi c’est terrible. Puis on
criera la liberté. Comme toi une
pareille vie me pèse. Je m’ennuie
partout Il n’y a quand tu
es ici que tout est beau Si les
brigands qui font faire la guerre
enduraient ce que vous endurer
il ne seraient pas si acharner
seulement Ils se balade en auto
et passe le reste de leur temp
a faire des discours où des
festins. Ils peuvent être dévoué et
tenir jusqu’au bout Tu tiendrais
bien toi aussi de mener une
vie joyeuse comme ça. Ils nous
gonfle le mou C’est tout ce
que nous aurons. Il est inteligent
le peuple Français. Enfin on
le dirait jusqu’à l’année prochaine
ce serais pareille. Rien a faire
Le fils Vial du Lusizet que tu
était venu une fois en permission
avec lui a voulu crier avec

 

 

Verso

Il a voulu crier avec ses camarades.

Il a attrapé 2 ans de prison.

ces camarades Il a attrapé 2 ans
de prison. C’est bien payé
au revoir mon Simon ta
Jannot qui t’adore te bise
fort sur ta bouche comme aux
7 jours tu sais Vivement la
fin de tout ce commerce
Mille grosses caresses et
mes plus tendres pensées ta
Jannot toute a toi pour
toujours
.     Ta petite femme pour
.          la vie
.          Ta Jannot
Une grosse caresse de ton petite
Zizou Elle veut un violon pour
jouer de la musique Elle dit un
miolon
.          Mille bises

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Jeanne 21 juillet 1917 : ne plus vivre dans une pareille inquiétude.
Jeanne 24 juillet 17 : quand je ne reçois rien je suis inquiète.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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