Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 23 octobre 1917 : la vie actuelle n’est guère faite pour égayer.

23 octobre 2017 Laisser un commentaire

Recto

C’est si triste de vivre si loin l’un de l’autre.

Tu as toujours le noir.

Moingt le 23 Octobre 1917
.                            Mardi
.          Mon Simon bien-aimé
.      J’ai reçu aujourd’hui
tes deux lettres du 19 et 20 courant
avec plaisir Tu me dis que tu as
toujours le noir Bien sur que la
vie actuelle n’est guère faite pour
égayer. C’est si triste de vivre si
loin l’un de l’autre où réunis nous
nous serions si heureux Mais espérons
tout de même que nous avons
encore de beaux jours a vivre
ensemble. Ne te fais pas de
mauvais sang ça n’avance a rien
et pourtant parfois on a le cœur si
triste que l’on ne peut s’empêcher
de ce tourmenter. Hier je n’ai rien
reçu et je ne t’ais pas écris Je
suis descendues voir si les photo étaient
prêtent pour t’en l’ envoyer une pas du
tout aujourd’hui J’y comptais pour
pouvoir l’envoyer a quatre heures
mais rien elle ne serons prêtent que
demain Mais j’ai bien peur que
ce sois encore comme aujourd’
hui. Mais je ne ferais pas comme

 

Il voulait sans doute que je fasse comme avant, me fâcher.

Je me moque de lui moi aussi.

Centre
hier je t’écrirais quand même J’étais colère quand elle m’a dit que non
aujourd’hui. Ce n’est pas la peine de promettre et puis de prendre une
excuse quelconque Le monde ne sont pas gêner, Enfin ! attendons. Puisqu’
il nous faut toujours attendre c’est toujours la même chansons. Que
ce soit pour une chose où une autre. Hier Giraud ma fait dire
d’aller travailler. J’étais bien contente, J’y suis allé croyant qu’il me
redonnerait mes mêtiers mais pas du tout il a sans doute trouver
que j’avais trop gagner. Il m’a mit a la journée a passé des fils
de métiers en métiers ce qui est pénible. Il ne savait pas bien ce qu’il
voulait me faire faire. Il voulait sans doute que je fasse comme avant me
fâcher Mais pas du tout Il n’en vaut pas la peine. A midi j’ai replier
mon tablier et mes pantoufles et ce soir je n’y suis pas retourner. Il me
prend pour une imbécile. Mais il peut toujours attendre pour que je lui fasse
son travail. Mais je suis colère au point que ce matin j’ai oublier de
me faire payer le restant de la quinzaine passé. Mais j’irais bien le
chercher Et je lui ferais voir que je me moque de lui moi aussi C’est
franc un Prussien que ce type. Il est comme tous les embusqués Sans
considération pour les autres. mais je crois qu’il a fait plus de sottises
qu’il n’en fera pas Un de ces quatres matin Il pourra ce trouver
vert le type. Travaillant pour l’état le patron pourrat bien faire
mobiliser un ancien directeur. C’est le bonheur que je lui souhaite a ce
petit lapin de garenne. Un petit séjour dans les tranchées lui ferait grand
bien. Notre Zizi ce porte toujours très bien ce soir nous sommes aller
a St […]     toutes les deux nous avons ramasser le reste des tomates
trois petits fagots de bois mort Et nous avons ramasser quelques grappillons
par la vigne. Ça fait que nous avons encore goûter des raisins de la
vigne Un peu de plus nous faisions encore vendange Tu me dis que vers
toi il pleut tout le temp Ici rien du tout c’est sec un petit peu de ce qui

 

 

 

En espérant que tu seras encore l’arrière.

Tout se met pour nous contrarier.

Verso
tombe vers vous ferais grand bien ici
mais pas moyen de partager. Tout
ce met pour nous contrarier. Quel différence
de vie maintenant tu es obliger de rester
a l’humidité Vivement bien vivement la
fin de ce maudit cauchemard Il y
en a plus qu’assez Je souhaite que ce
soit le plutôt possible.
En espérant que tu seras encore l’arrière
et le grand bonheur de te lire a nouveau
ta petite Nonot qui t’aime te bise bien
bien fort sur ta bouche comme au
dix jours heureux. Mille grosses caresses
Je t’aime que toi tout seul sans partage
Ta Jannot qui ne cesse de penser a toi
.   Ta petite femme toute a toi pour
.       toujours        Janne
Mon petit Papa je t’aime bien
et je te bise bien fort
comme quand tu as menus
Ta Zizi qui pense
.    a son Papa
.          Zizi

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Jeanne 21 octobre 1917 : Zizou te regrette beaucoup.
23 octobre 1917 : il y en a plus que marre de cette existence où l’on joue sa vie.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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