Recto
Moingt le 22 septembre 1917
. Samedi
. Mon Simon chéri
J’ai reçu ce soir ta lettre du
18 courant, avec plaisir de te savoir
toujours en bonne santé, Et comme toi
j’espère que tout ce passeras pour
le mieux et qu’en descendant tu
prendras le train pour venir quel
bonheur de ce retrouver. Il me tarde
Je voudrais être déjà au mois prochain
Quel bonheur de revivre quelques jours
heureux bien tranquil bien tous les
deux. Cette guerre ne finira donc
pas il semble que jamais ça finira
espérons quand même malgré tout
De notre côté nous allons toujours
très bien notre Zizou ce porte bien
demain nous allons vandémer gare
les sottises qu’elle va nous faire
Toute la journée nous allons rester dehors
elle va sans payer pour manger
Verso
des raisins Mais j’ai peur qu’elle les
mangent tous. Demain je te dirais
ce que nous aurons ramasser. Je vais
toujours aussi bien que possible le
travail marche toujours à souhait
j’ai toujours trois métiers, J’en suis
bien contente. Nous
J’ai interompu ma lettre hier car Zizou
ne cessait de me faire des sottises. Aujourd’
hui je n’ai pas eu le temp de t’écrire car
nous avons bien travailler. Nous avons rama-
sser deux moitié de benne Et nous l’avons
tout amemer a mener sur un char a bras
juge du tur bin gare demain la fatigue
tant pis c’est fini j’en suis bien contente
quand tu viendras tu pourras en boire
un peu, Zizou sans est bien payer
Demain je t’écrirais plus longment
Au revoir mon Simon Quand tu
recevras ma lettre tu ne seras peut
être pas loin de partir Vivement
que la liberté revienne
Mille grosses caresses de ta petite
femme qui t’aime et qui ne cesse
de penser a toi Mes plus tendres
caresses mes plus doux baisers
. Je t’aime Ta petite femme
. toute a toi
Janne Ta lettre d’hier contenait
. deux lettres je n’ai
. rien reçu aujourd’hui
. Une bise sur ta bouche
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