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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 22 nov 14 : L’hiver ne s’annonce pas favorable le mauvais temps commence à se faire sentir

16 janvier 2015 Laisser un commentaire

Recto

Montbrison le 22 novembre 1914

Cher Simon

Rester continuellement dehors ce n’est guère engageant

recto Jeanne

Nous avons été bien contents que le quatorze
tu te reposais toujour s. Et que ta santé était
toujours bonne ce qui est encore l’essentiel. Mais
l’hiver ne s’annonce pas favorable le mauvais
temp commence a ce faire sentir et pour rester
continuellement dehors ce n’est guère engageant.
Mais j’espère que cette maudite guerre ce finira
vite quatre grands mois ca commence a ce
faire long. Il nous tarde de te revoir.
De notre coté nous sommes toujours en bonne
santé Notre petite Zizou va toujours très bien
elle trotte bien vite avec ces petites jambes Elle
est bien diable et comprend beaucoup de chose
Elle sait bien demander des bonbons où du chocolat
Quelle aime beaucoup. Elle a aussi bien grandit
Monsieur Joanny ton frère se promène toujours
plus heureux que jamais. Il ne cherche toujours
pas de travail ce serait trop pénible. Je te
dirai qu’ici le temp n’est pas beau. Après la pluie
la gelée après la gelée la neige et aujourd’hui
il pleut pour changer Il il fait froid

 

Centre gauche

Nous ne sommes pas a plaindre au coin du
feu. Mais tous ceux qui sont à dehors avec un temp
pareil doivent bien trouver le temp plus long
encore. Enfin mon plus grand désir c’est
la fin de cette guerre qui ne s’annonce pas
souvent. Ici c’est toujours calme la même
les nouveaux sont rares. Le père Ollagnier
a écrit qu’ils avaient la pluie et la neige
à flots et qu’ils se portait toujours bien c’est
toujours ce mauvais temp qui contrarie.
Nous sommes toujours sans nouvelles de mon
frère ca fait deux mois le 25 c’est triste tout
de même.
En attendant le plaisir de te lire recois
mon cher Simon Mille baisers de ta
femme qui ne cesse de penser à toi
Un gros baiser de ton Zizou
Ta femme     J Collay

 

Jeanne et l'Oncle se partagent la feuille

Centre de la lettre

Centre droit

 

Chere neveu
Je suis content de te savoir
En bonne santé et surtout que sois encore
à l’infirmerie, ce qui te permet d’avoir
un jour ou deux de plus de repos. Ici
à Montbrison nous somme bien, la
Jeanne a fais deux terrine de confie
d’oie, ce qui permet à la Zizou de se
régaler surtout quand il y à des patates
avec le jus, toujours elle vas en faisant
non pas des progrès mais plutôt des
prodiges. Ont lui a fait faire deux robes
à la première elle à ri beaucoup en
disant bob, bob, je ne veus pas la
flattée, mais c’est une gosse intelligente
et tous les deux nous sommes, une
paire d’amis, quand elle veux du chocolat
qu’elle aime a la folie, de sa menotte
elle me montre ou il se tiens, alors
je m’empresse de lui en donner un
morceau qu’elle n’oublie pas de
porter illico à sa bouche et quand
elle prend un caprice, j’élève la
voix elle me regarde en baissant
le yeux et pour faire la paix

 

Verso

fin de la lettre de l'oncle

verso

elle met des mimi, mimi alors
la guerre est finie la paix est
faite, si celle des boches se
faisait aussi facilement, nous
serions tous heureux, je te dirai que
j’ai eu la visite de la maitresse
du Jean Collay ton cousin, je
l’est faite diner à la maison
ainsi que son gosse qui est frappant
de ressemblance à ton cousin, il
a été blessé et envoyé à l’hopital
de Lyon, il est reparti le 14 9bre
rejoindre de nouveau son corps
le cousin Clair vas bien ainsi
que tous ceux qui t’intéresse et
à qui je leurs est donner bien
des choses de ta pare, le Louis
est en excellente santé et a écrit
au Joanny hier dimanche, mais
je ne s’est ce qu’il lui a dis
Je termine en te souhaitant
Toujours une bonté bonne santé
Courage et Patience
Ton oncle et parrain
qui t’aime
Collay

(A gauche en angle en bas
Ci-joint un
mandat de 15 francs)

 

(En marge
Tu as du recevoir 3 colis il en reste encore
un en route, nous en avons envoyer 4)

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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