Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 1 nov 14 : Que le temps dure d’être séparés

16 janvier 2015 Laisser un commentaire

Recto
Montbrison le 1er Novembre 1914

Il faut être courageux dans des évènements pareils

Recto et rajouts après le verso

Cher Simon
J’espère que tu auras reçu notre carte et notre lettre te
souhaitant une bonne fête. Aujourd’hui nous avons été réunis avec
chez Berger nous avons diner ensemble et descendut au cimetière
mais sans plaisir. Que le temps dure d’être séparer il me semble
qu’il y a au moins une année que tu es parti. Pourtant il
faut patienter encore. Tu es bien plus malheureux toi d’endurer
la misère. Où l’on étais si heureux. Tout cela pour l’ambition
irésonner d’un homme qui ce croit représenter Dieu. Mais
ce Dieu s’il existait accepterait-il tant de martyres. Enfin
l’on ne peut que ce résigner et attendre. Il faut être courageux
dans des évènements pareils autrement l’on ne pourrait pas vivre
Cher Simon notre petite Zizou et une grande consolation pour
moi elle est drôle et caressante si tu la ad voyait comme tu las
trouverais changer. Elle commence a parler. Elle s’est faire
cinq sous puis gratte-gratte. Les marionnettes. Et souvent elle appel
sont Papa sans penser bien sur qu’il et si loin. Et qu’il
serait si heureux de la caresser. C’est une grande fille elle ne
tête plus. Mais elle a bon appétit aussi ça ne lui manque guère
elle à huit dents. Elle marche solide maintenant aussi elle trotte
toute la journée en n’arrétant de babiller. Je lui es acheter de
petites galoches. Aussi elle es contente de faire du bruit quand
nous venions de les acheter elle ne regardait personnes par la
rue que ces galoches aussi il fallait la voir trotter. Elle connait
quand elle es je l’habille pour sortir elle commence à devenir
fière. A ton retour ce seras une vrais demoiselle.
Mon cher Simon tu me dis que tu es heureux de savoir mon
Verso

 

je pense à  nos jours d’autre fois et notre bonheur passé

verso

frère en bonne santé mais hélas aujourd’hui je ne puis tant
dire autant Depuis le 25 sptembre nous sommes sans nouvelles
sont camarade de gamelle à été blessé il est revenu il nous a
dit qu’il avait été décapiter par un obus je ne sais pas si j’ai
tort ou raison mais je ne puis le croire ont en à tant raconter
a ce sujet. Il nous dit qu’il avait été voirt où l’obus était
tomber qu’ils avaient vu que des lambeaux de chair. Je ne sais pas
ce que c’est que la guerre mais il me semble que quand sa tombe
ont ne doit pas bien avoir le cœur a aller voir si les camarades
sont mort ou non. On doit plutôt songer à se garer. Tiollière de Moingt
qui était au 16em ses camarades blessés e avait dit autant. Ils étaient
sans nouvelles depuis le 19 Août il ont reçu une lettres qu’il était prisonnier
Ma Marraine le croit elle parce que cet homme lui a raconter beaucoup
de chose que mon frère lui as dit. Moi j’espère que la destinée la
tourner autrement se serait trop malheureux. Quel mort affreuse ces
gens là devrait ce taire ils mais leurs intelligence ne leur permets pas
de voir qu’ils font du mal aux autres. Enfin il faut toujours vivre
dans l’espérance de jours meilleurs. Aussi quand je vois arriver des lettres
c’est une grande joie pour moi. Mais penser ne se sépare pas de
toi je pense à notre nos jour d’autre fois et notre bonheur passé et en
souhaitant et désirant le bonheur de te revoir bientôt en bonne santé et
d reprendre notre vie si tristement interrompue. Le soir quand je vois
la lune je la regarde parce que je me dis que tu dois la voir toi aussi.
Et quand je ferme la fenêtre de notre petite chambre je pense
que je vais me coucher sous l’édredon bien chaud Et toi dehors
et peut-être à la pluie Et cela Ca n’est pas fait pour faire
rire. Le père Ollagnier le voisin est sur le front aussi le 25 il
était à Soissons. Lui aussi trouve cette vie bien longue je
ne sais qu’elle exploit qu’il à fait il à été nommé caporal sur
le chamd de bataille. Chez toi vont tous bien pour le momment
le Joanny ne fait toujours rien il fume ça pipe il va se promener
au jardin d’Allard se lève toujours très tard mais ne cherche
pas de travail cela se serais trop fatiguant il doit bénir la

(verso côté : guerre qui le fait rentier le Gorges et toujours invisible je ne puis te donner de ces
Nouvelles. Je ne dis pas que je t’écris cela feras qu’on t’en verras une autre de moitié avec
L’Oncle demain si tu là l reçois n’en parle pas parce que je ne la fait pas voir ici je te parle à cœur ouvert j’espère )

( recto haut droit : que tu
me écouteras
mon cousin le
grand chassagneux
et avec les anglais il
les trouves très sympathique
il en est très contents
le cousin clair va très bien)

( recto côté : quand à moi je te souhaite c’est un peu tardi une bonne santé
pour ta fête et mes meilleurs vœux de bonheur hélas qui ne peuvent se réaliser pour
le moment ces vœux je les forme souvent pour que tu reviennes et que tu sois au bout
de tes peines. La fête pour toi n’a pas été belle. J’ai été bien contents quand j’ai reçu ta petite)

( recto haut à l’envers : fleur qui venait deloin et qui m’apportait un peu de toi
tes souhaits nt été reçu avec bonheurs.
aussi je te souhaite bonne chance
pour sortir de ces terribles épreuves
Ta petite femme qui est toute à toi
Jeanne Collay)

(Recto coin haut droit, à l’envers : Au revoir mon petit
bon courage et bon
espoir ta petite femme
qui t’aime pour la
vie et qui souhaite que
sont petit homme lui reviendra bientôt
Je reçois mon chéri milles et milles
baisers de ta Jannot qui t’aime
toujours comme quand ont
allait au bois tu sais
où on était
si heureux )

________________________________________________________________________________________

Une lettre très longue, riche en informations sur leur fille, qui sera propre à enchanter Simon.

Mais cette lettre est aussi parcourue d’une angoisse qui a du toucher de nombreuses familles : le manque de nouvelles de l’absent. Il s’agit ici d’Etienne le frère de Jeanne déjà évoqué dans le commentaire de la lettre de Simon du 16 novembre..

Nous ne sommes ici que le 1er novembre et les nouvelles contradictoires circulent : un « camarade de gamelle » affirme qu’il l’a vu décapité par un obus. Elle comprend mal que l’on puisse parler ainsi, « faire du mal aux autres » mais admet aussi « qu’elle ne sait pas ce que c’est que la guerre ». Confrontation entre celle qui refuse de croire et celui pour qui ces visions terribles de « corps en lambeaux » sont devenues « banales ». Elle se raccroche aussi à l’espoir qu’il soit prisonnier comme « Tiollière », un autre habitant de Moingt que connait sans doute Jeanne. La famille de cet homme, sans nouvelle depuis le 19 août, a été avertie qu’il était prisonnier. Prisonnier, donc à l’abri…. mais sans certitude. Jeanne choisit cette option de l’espoir.

En réalité, le destin de Jean Marie Thiolière est aussi tragique que celui d’Etienne : Caporal au 16ème régiment d’infanterie, il a été blessé à la bataille de Sarrebourg le 20 août et fait prisonnier, il meurt antérieurement au 20 janvier 1915 à Strasbourg, de blessures de guerre ; il est inhumé par les autorités allemandes.

L’autorité militaire est, elle, incertaine dans ses informations : il y a une contradiction sur sa fiche de décès où il est déclaré mort au combat le 20 août et sa fiche militaire qui indique ses états de campagne du 4 août 1914 au 20 janvier 1915. Il ne sera déclaré officiellement décédé que le 4 septembre 1915, c’est autour de cette date « officielle » que la famille est généralement informée. Il recevra la   croix de guerre, étoile d’argent,   à titre posthume en avril 1922.  

Jeanne se raccroche clairement à l’information la plus « favorable », celle qui donne le plus d’espoir ou le moins de désespoir. Combien de familles ont vécu cette situation quand le courrier n’arrivait plus ?

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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