Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 22 février 1917 : il faudra se serrer la ceinture si ça continue

26 février 2017 Laisser un commentaire

Recto

Je suis été obligée de me coucher à tâton

Je ne t’ai pas écrit hier non plus

.                                   Jeudi
.       Mon Simon chéri
Je n’ai rien reçu de toi hier mais
je ne t’ai pas écris hier non plus Car
je t’ai déjà dis que nous n’avions
pas de pétrole une bougie seulement
et huit sous elles ne sont pas trop
belles. Donc j’ai voulu me laver car
depuis dimanche je ne m’étais plus
mouiller la figure juge si j’étais
mal a l’aise J’ai eu beau me
dépêcher je suis été obliger de me
coucher a tâton C’est bien amusant
quand même quand donc ce commerce
finira t il il y en a assez pourtant
on commence a sentir qu’avec son
argent il faudra ce serrer la ceinture
si ça continu Espérons que bientôt
ça finira ça en a bien besoin
quoique jusqu’à présent nous ne

 

 

 

Centre gauche

Avoir les pieds mouillés ce n’est pas pour te guérir

Qu’il doit y avoir de la boue

soyons pas été malheureux.
Aujourd’hui j’ai reçu avec plaisir ta
lettre du 17. C’est toujours un peu
de toi. Quand j’arrive il me semble
que je suis moins lasse quand je
vois une petite lettre sur le buffet
Tu tousses toujours c’est vraiment
embêtant ça doit te fatiguer. Et
encore d’avoir les pieds mouiller ce
n’est pas pour te guérir Qu’il doit
y avoir de la boue Car ici il y en
a a foison. Le temp dure bien de
voir finir cette maudite guerre
qui mettra fin a tant de misères
ici non plus y il n’y a pas de nouveau
notre Zizou ce porte très bien quoiqu’
elle tousse toujours un peu mais ce
n’est rien c’est tellement humide
toutes les chaussures sont mouiller
quoique l’on fasse sont possible
pour les sécher Aujourd’hui c’était
la foire de carême Zizou depuis assez
longtemp réclamait une musique
qui joue par côté un harmoniqua
J’ai trouvé ça au marché quatorze

 

 

Centre droit

Ma mère a commencé de sarmenter

Combien elle était contente de cette musique

sous  Tu ne peux te figurer la fête
qu’elle m’a fait ce soir combien elle
était contente de cette musique Ma
mère a commencer de sarmenter
c’est ma grand-mère qui soigne
Zizou, Zizou m’a dit que demain
avec ça musique elle ferais danser
sa Grand-mère belette Tu ne vois
pas ma Grand’mère danser
J’ai aussi acheter une barette pour
tenir mes cheveux derrière j’aurais
du l’acheter il y a longtemp car la
barette en m étal que j’ai me casse
tous les cheveux. Finalement j’aurais
puis me coiffer a la Ninon. 14 sous
de musique 14 sous de barette j’ai
fait une foire de 28 sous Je me suis
pas trop enfoncer. Et toi tu as bien
fais d’acheter ce qu’il te fallait le
couteau te serviras bien. Et rase toi
bien aussi pour que ça ne pique pas
quand tu viendras. Je n’aime pas
te voir poilu. As-tu fais coupé ta
moustache ne la fait couper c’est
tout ce que je te recommande c’est trop
laid tu ressemblerais tout a fait a un
abbé, Et je n’y tiens pas. Tu donnerasiras
un grand bonjour pour moi au Louis
quand tu lui écriras et une caresses

 

 

Verso

Peut-être que l’héritier attendu les unira un peu plus

J’aurais voulu me tromper

du Zizou. Comme tu le me parles de son
mariage J’ai vu au premier abord qu’il n’en
était pas enchanter J’aurais voulu me tromper
mais tu sais ça n’avais pas l’air d’être ça
Peut-être que l’héritier attendu les unira un
peu plus C’est a souhaiter. On ne doit pas
être heureux quand on ne s’aime pour la
forme. C’est leur affaire mais tu sais je
ne vois pas moi non plus qu’il te demande
ton avis a son sujet songerait-il a ce faire
remplacer Je ne crois pas que ce soit facile
Ca femme en vaut bien une autre Seulement
c’est bête de ce marier quand on pense le contraire
il avait qu’a la laisser tranquille.
Je crois que nous aurons encore de la boue
car il commence a pleuvoir triste temp
quand même La transformation que
j’ai fait subir a mes caoutchoux a très bien
réussi ils me servirons une semaine
de plus Nous faisons toujours onze heures
Au revoir mon Simon ta Jannot qui
t’aime te bise bien fort comme aux
7 jours trop court Je ne me lasserais
pas de te garder toujours Toujours je
t’aime comme au bois tu sais
Vivement que nous soyons réunis
comme nous erions heureux quand
même
.        Mille gros baisers
Il reste toujours une marque noire a
mon cou Je conserve le souvenir des
sept jours plutôt des 7 nuits. Une grosses
caresse du Zizou

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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