Recto
Moingt le 21 mai 1918
. Mardi
. Mon Simon Chéri
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre
du 17 mai avec plaisir de te
savoir en bonne santé Et que
comme ici il fait beau temp
Mais comme ici il fait un
temp très lourd qui fatigue
Comment que vous pouvez endurer
avec tout votre fourbi sur le
dos. Heureusement que tu ne vas
pas toujours aux exercices.
En même temp que ta lettre
j’ai reçu une feuille de la
coopérative m’invitant a aller
retirer le titre d’actionnaire et
Centre gauche
le livret pour acheter les mar-
chandises. Donc ça va s’ouvrir
bientôt sans doute Ce ne seras
pas trop tôt Il paraitrait que
le vin serait à 26 sous le litre
10 sous de moins qu’ailleurs
et pour beaucoup de choses se serait
pareille. Messieurs les Epiciers au
moins serons moins emballant
qu’il n’y a pas moyen de se
aborder. Chacun sont tour de rire
Vivement que ça ouvre.
La santé n’est pas des meilleure
Je suis aller travailler ce matin
je suis été obliger de me rentourner
Il me semble que j’ai l’estomac
brûler Ce soir nous nous som-
mes coucher avec Zizou Elle a
dormit jusqu’à cinq heures et
demi. Aussi maintenant il
n’y auras pas moyen de la
Centre droit
Faire coucher. Elle m’a demander
pourquoi tu n’aportais pas ton
fusil de la guerre Pourquoi que tu
ne venais plus. Il y en a des pourquois
Depuis que je te l’avais annoncer les
soldats ici n’ont pas été déconsigner
Et depuis dimanche ils sont tous partis
par compagnie a des trains différents
Il n’y a plus rien ici on est bien
tranquil Que ce passe-t il je l’ignore
Mais ceux de St Tomas aussi sont partit
Personne ne savent rien Et tout le
monde jase Si ça pouvait déterminer
quelque chose au moins mais hélas !
comme toi je pense que ça feras
comme l’autre fois. Et nous en serons
toujours au même point. Cette guerre
n’est pas finie encore. Il nous faut
toujours attendre. Et l’on est bien
fatiguer d’une attente si longue
Demain je retournerais travailler
Verso
Ça va mieux ce soir. Toujours même
commerce. Ça dégoute. Je suis éreinter
Et je ne fais rien.
J’ai reçu toutes les lettres que
tu m’as renvoyer. J’ai fais voir
a Zizou la petite fleur que tu
nous envoyais dans ta lettre Zizou
a trouver qu’elle ressemblait a un
soleil
Au revoir mon Simon a demain
ta Nonot qui ne cesse de
penser a toi te bise bien fort
sur ta bouche Je t’aime toi
tout seul Une grosse caresse
du Zizou qui a été sage tout
le soir
. Mille grosses caresses
. Janne
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