. 21 Mai 1918
( en haut à gauche : Collay Simon)
. Ma Jeannot bien-aimée
. Je viens de lire à l’instant ta lettre du 16
courant et je suis toujours content quand je re-
çois de bonnes nouvelles de mes deux gosses chéries
et de toute la famille.
. Pour moi la santé est toujours bonne et nous
avons toujours beau temps. Ce matin nous avons
assisté à la cérémonie de la présentation du dra-
peau avec la croix de guerre. Cet après-midi il y a
des jeux : courses, sauts, macht foot-ball. Il ne
fait pas froid, le soleil se fait sentir. Rien de nou-
veau à t’apprendre. Je t’ais écris hier que j’avais
reçu ton coli, le fromage et le beurre sont bons, nous
l’avons goûté hier soir.
. Bien chère petite femme. Je t’envoi un
coli moi aussi qui contient : mon caoutchout,
deux paires chaussettes de laine, un mouchoir a
toi et un bout d’étoffe. Je me décharge car on
s’attend à déménager et certainement pour se
rapprocher des mauvais coins. Tu me diras sitôt
que tu recevras ce coli, j’espère que comme l’autre
il te parviendra sans encombre.
. Au revoir ma Nonot des bois. Je ne
t’écrirai pas plus longuement pour aujourd’hui
un camarade m’attend il veut m’emmener pren-
dre une douche, avec la chaleur qu’il fait ça ne nous
fera pas de mal.
. A demain ma Jeannot. Embrasse bien fort
pour moi notre gentille gamine et donne bien le
bonjour à ta mère et à toute la famille.
. Ton Simon qui t’adore de tout son
cœur plein de toi, de notre gentil passé, t’envoi ses
plus tendres caresses et t’embrasse passionnément
des millions de fois bien fort.
. N’oubli pas que je suis tout à toi et que
mon unique et cher désir et de pouvoir te rejoindre
et vivre heureux avec toi et notre Zizou.
. Je t’aime bien … bien. Je pense à toi
continuellement et trouve la vie loin de toi bien
dure et dépourvue de tout attrait. Je t’aime !
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