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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 2 août 1917 : Dire qu’il y a trois ans aujourd’hui que tu es parti.

21 août 2017 Laisser un commentaire

Recto

Dire que l’on ne voit point de fin à ce maudit commerce.

Et dire que ce n’est pas
fini.

Moingt le 2 aout 1917
.                        Jeudi
.     Mon bien Cher Simon
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre
du 26 Je ne comptais rien recevoir
aujo Je suis été bien contente de
te lire. Dire qu’il y a trois
ans aujourd’hui que tu es
parti Et dire que l’on ne
vois point de fin a ce maudit
commerce Que de choses ont passé
depuis que de misère tu as
endurer et dire que ce n’est pas
fini C’est bien dure et bien triste
Pourquoi somme nous séparer
Plus on y pense plus le cœur
Se sert de penser a de pareilles

 

 

Centre gauche

Je puis bien croire que tu es fatigué d’avoir fait 12 kilomètres.

Ça finira bien.

choses Comme tu le dis ce n’est
pas ce que nous disons qui
avance Mais ne désespérons
pas Ca finiras bien Et nous
aurons le grand bonheur de vivre
emble ensemble encore
Je puis bien croire que tu es
fatiguer d’avoir fait 12 kilom.
sous une chaleur pareille et
charger comme un mulet. Mais
je pense que comme ici votre
temp a changer aussi Ici
il fait presque froid ce soir
J’ai une écharpe de laine a
mon coup car la gorge me
fait toujours mal. Zizou
et toujours en très bonne santé
elle n’arêtte une minute elle
lasse Elle ne cesse de faire
des sottises de courir ou
de ce faire gratter Elle
a toujours quelque chose

 

 

 

Centre droit

Ils sont fous vos officiers, ils vous prennent pour des chiens.

J’ai confiance de te revoir.

Son nez et guéri mais un
de ces jours elle recommenceras
bien Elle y prend bien peine
Elle pense toujours a son Papa
elle ce demande quand c’est qui
reviendra Elle ne peut comprendre
Tu trouves étrange le télégramme du
Louis il pensait que tu étais au petit
dépôt On lui a dit qu’au petit dépôt
le permissions étaient possible il c’est
empresser Mais hélas ça a été peine
inutile Je l’ai regretter plus que lui encore
ça m’aurais fait grand plaisir de te
voir Mais j’ai confiance de te revoir
avant le mois d’octobre Il sont fous
vos officiers Ils vous prennent pour des
chiens Et pourtant on est si content
de ce revoir. Ils prennent les autres pour
rien Ils sont bien contents eux aussi quand
ils peuvent aller voir les leur D’eux a la
Fraternité il y a loin C’est chose morte pour
eux Ils ne sont pas bon Français ces types

 

 

Verso

J’ai le temps de m’assoir toute la journée.

Ces jours-ci je me repose.

Je travaille toujours mais je n’ai qu’un
métier Les jours ci je me repose car
j’ai le temp de m’assoir toute la
journée. Heureusement que la chaleur
est pasée autrement je m’endormirais
Au revoir mon Simon ta petite femme
qui t’aime te bise bien fort sur
ta bouche partout comme au septembre
jours si heureux et bien trop vite
pasée Mes plus douces pensées
et mes plus tendres caresses
Mille gros bécots  je t’aime toi
tout seul sans partage
Mille grosse bise de ta petite Zizette
qui t’aime
a demain le plaisir de te lire
Ta petite femme toute a toi
.              Janne
Un grand bonjour de ma mère

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Jeanne 31 juillet : tu vas dans les tranchées.
7 août 1917 : tu ne peux t’imaginer dans quel cloaque nous vivons.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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