. 7 août 1917
( en haut à gauche : Ton / Simon
tout à toi / Collay )
. Ma petite femme chérie
. J’ais reçu hier soir ta lettre du 29
écoulé. J’ai reçu celle du 30 avant celle-ci ;
la correspondance marche drôlement. Tu me
dis que ça fait deux jours que tu n’as rien
reçu de moi pourtant je ne suis pas resté deux
jours sans t’écrire, c’est à n’y rien comprendre.
. Je suis tout de même content de savoir que
mes deux gosses chéries sont en bonne santé
ainsi que toute la famille. J’ais reçu une
carte lettre du Joanny qui me dit qu’il est
allé en perm de 24 heures et qu’il a trouvé
toute la famille en parfaite santé.
. Pour moi rien de bien nouveau depuis hier
Nous sommes toujours au même endroit et
la situation n’est toujours pas brillante.
Je suis à me demander si l’on va nous y
laisser encore longtemps. Cette nuit ça a en-
core tombé d’eau à tenant, les boyaux et
tranchées sont impraticable. En ce moment
je suis dans un espèce d’abri où il y a le
commandant de compagnie. J’ais un mal
de tête terrible ce matin et nous sommes tous
bien fatigués. Pourtant on ne parle pas encore
de nous relever. Enfin ! Attendons le plus pa-
tiemment possible et que la chance ne
nous abandonne pas.
. Au revoir bien chère petite fenotte
ton Simon ne t’oubli pas un instant et
attend impatiemment de revoir ses deux
gosses chéries qu’il aime plus que tout
au monde. Embrasse bien fort notre gentille
gamine pour son papa. Bien le bonjour
à toute la famille et fais ton possible
pour donner de mes nouvelles à chez moi
je n’ais pas le courage de faire une autre
lettre.
Si tu m’envoi un coli envoi-moi un
flacon d’élixir du bon secours. J’en ais
grand besoin par ici tu ne peux t’imagi-
ner dans quel cloaque nous vivons.
A demain Mamie chérie. Je t’embrasse
comme je t’aime, bien fort partout comme
pendant la perme si courte. Je ne cesse de
penser à toi Vivement la fin de ce cauchemard
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L’élixir que demande Simon à Jeanne est celui qui correspond à l’affiche ci-dessous. Il est fabriqué par la distillerie Crozet installée à Thizy depuis 1875.
A Lyon, le pharmacien puis distillateur Revel lance son Elixir de Bon-Secours, un temps appelé Elixir Notre-Dame de Bon Secours, « souverain dans les syncopes, faiblesses, maux de cœur, indigestions, refroidissements, et dans les nombreux cas qui exigent de prompts secours pour rappeler les forces de la vie » et son Arquebuse Bon Secours (publicités dans la presse en 1904 et 1905). Ces élixirs sont encore commercialisés aujourd’hui par la distillerie Crozet (Thizy).
Il semble que cet élixir titre 68°, les amateurs peuvent se renseigner sur le site de la distillerie. Attention, le site est interdit aux mineurs, tout abus d’alcool…..
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