Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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7 août 1917 : tu ne peux t’imaginer dans quel cloaque nous vivons.

22 août 2017 Laisser un commentaire

J’ai reçu celle du 30 avant celle-ci ; la correspondance marche drôlement.

Je ne suis pas resté deux
jours sans t’écrire.

.                            7 août 1917
( en haut à gauche :  Ton / Simon
tout à toi  /     Collay    )
.              Ma petite femme chérie
.        J’ais reçu hier soir ta lettre du 29
écoulé. J’ai reçu celle du 30 avant celle-ci ;
la correspondance marche drôlement. Tu me
dis que ça fait deux jours que tu n’as rien
reçu de moi pourtant je ne suis pas resté deux
jours sans t’écrire, c’est à n’y rien comprendre.
.    Je suis tout de même content de savoir que
mes deux gosses chéries sont en bonne santé
ainsi que toute la famille. J’ais reçu une
carte lettre du Joanny qui me dit qu’il est
allé en perm de 24 heures et qu’il a trouvé
toute la famille en parfaite santé.
.    Pour moi rien de bien nouveau depuis hier
Nous sommes toujours au même endroit et
la situation n’est toujours pas brillante.
Je suis à me demander si l’on va nous y
laisser encore longtemps. Cette nuit ça a en-
core tombé d’eau à tenant, les boyaux et
tranchées sont impraticable. En ce moment
je suis dans un espèce d’abri où il y a le
commandant de compagnie. J’ais un mal
de tête terrible ce matin et nous sommes tous
bien fatigués. Pourtant on ne parle pas encore
de nous relever. Enfin ! Attendons le plus pa-
tiemment possible et que la chance ne
nous abandonne pas.
.   Au revoir bien chère petite fenotte
ton Simon ne t’oubli pas un instant et
attend impatiemment de revoir ses deux
gosses chéries qu’il aime plus que tout
au monde. Embrasse bien fort notre gentille
gamine pour son papa. Bien le bonjour
à toute la famille et fais ton possible
pour donner de mes nouvelles à chez moi
je n’ais pas le courage de faire une autre
lettre.
Si tu m’envoi un coli envoi-moi un
flacon d’élixir du bon secours. J’en ais
grand besoin par ici tu ne peux t’imagi-
ner dans quel cloaque nous vivons.
A demain Mamie chérie. Je t’embrasse
comme je t’aime, bien fort partout comme
pendant la perme si courte. Je ne cesse de
penser à toi Vivement la fin de ce cauchemard

 

_____________________________________________________________________

L’élixir que demande Simon à Jeanne est celui qui correspond à l’affiche ci-dessous. Il est fabriqué par la distillerie Crozet installée à Thizy depuis 1875.

 Crozet Frères Bonsecours Elixir végétal

Etiquette élixir.

A Lyon, le pharmacien puis distillateur Revel lance son Elixir de Bon-Secours, un temps appelé Elixir Notre-Dame de Bon Secours, « souverain dans les syncopes, faiblesses, maux de cœur, indigestions, refroidissements, et dans les nombreux cas qui exigent de prompts secours pour rappeler les forces de la vie » et son Arquebuse Bon Secours (publicités dans la presse en 1904 et 1905). Ces élixirs sont encore commercialisés aujourd’hui par la distillerie Crozet (Thizy).

Il semble que cet élixir titre 68°, les amateurs peuvent se renseigner sur le site de la distillerie. Attention, le site est interdit aux mineurs, tout abus d’alcool…..

 

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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