Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 11 mars 1917 : Je ne veux qu’une chose être libre

24 mars 2017 Laisser un commentaire

Recto

Tu te portes bien  c'est l'essentiel.

On nous a changé trois
fois de facteur.

.    Moingt le 11 mars 1917
.                           Dimanche
.    Mon cher Simon
.       J’ai reçu aujourd’hui ta carte du
6 mars J’aurais dû la recevoir hier
Mais comme on nous a changer trois
fois de facteur cette semaine ta
carte s’est promener par le bourg de
Moingt Elle est arriver heureusement
C’et avec plaisir que je vois que tu
ne tousse plus Ca passeras comme ça
Je le souhaite. Tu te portes bien
c’est l’esentiel. Vivement que ce
commerce finisse. Je t’assure que
le temp me dure bien a moi
aussi. Ce n’est pas une vie de
vivre si loin. Notre Zizou se porte
toujours très bien elle ne tousse
plus du tout. Mais elle a une

 

 

 

Centre gauche

Il se porte toujours très bien il a moins bonne mine que l'autre fois.

Georges est venu en permission

bonne petite langue Je me demande
où elle prend les affaires Elle est
surtout menteuses on a souvent
l’occasion de lui tirer les oreilles.
Elle se fait corriger maintenant
Elle aime surtout a courir les
rues Elle aime surtout Jan-Marie
parce qu’elle peut lui tirer les cheveux
aujourd’hui Joanny et venu la
chercher pour dîner. Car maître
Georges et venu en permission de
six jours. Il a joué d’audace pour
avoir cette permission Il est tout heureux
d’avoir réussi Il est arriver vendredi
Je ne le savais pas. Il se porte toujours
très bien il a moins bonne mine
que l’autre fois quoique il ne montre
pas misère. Il a toujours un apétit
tu sais phénomène. Ce soir je suis
aller chercher Zizou Ton père était très
colère il m’a envoyer un compliment
a la glace dont je lui saurais
grés car je me rapelerais

 

 

Centre droit

Ton père trouve que je ne vais pas les voir assez  souvent .

Ma mère n’est pas ma domestique

Je me suis sorti d’une tutelle pour
me mettre sous une autre lui et son
frère ils peuvent se mettre ensemble
pour obliger les autres a leur courir
après sans ce rendre compte s’il
peuvent où s’ils ne peuvent pas. Ton père
trouve que je ne vais pas les voirs assez
souvent Et qu’on ne mène pas Zizou
et qu’il y avait un parti pris la
dessus en voulant parler de ma mère
Ma mère n’est pas ma domestique
Elle a été fatiguer ce n’est pas un chien
puis elle a assez de travail comme ça
sans avoir a courir pour mener Zizou. Elle
n’a plus vingt ans non plus. Si ma
mère était comme chez toi il y a longtemps
que nous ne serions pas ensemble
car ils trouvent toujours quelques choses
a redire. Jamais ma mère ne dit rien
tu as pu t’en apercevoir Elle fait ce qu’elle
peut et s’est tout. Elle fait pour nous
plus que chez toi car s’il fallait mettre
Zizou en nourrice et moi vivre de mon
côté je crois bien que ce serais loin d’être
comme ça est. En travaillant je suis
bien soigner je n’ai pas a tirer peine
du Zizou Je sais que ça ne risque de rien

 

 

 

Verso

Je n’ai pas de reproches à recevoir de personne.

Il n’y a pas assez de la guerre

qu’ils disent et fasse ce qu’ils voudront
je ferais a l’avenir ce que j’aurais a faire
ce qui ne serons pas contents irons ce
gratter Quand je n’ai rien personnes
ne me donne rien S’ils t’envoi un peu
tu es bien leur enfant tout le monde en
font bien autant Je crois que je dois
le savoir car c’est assez chanter. Tout
ce commerce commence par m’embêter
il n’y a pas assez de la guerre il faut que
d’autres si mettent Je ne veux qu’une
chose être libre Je n’est pas de reproches
a recevoir de personnes n’y je n’en
veux pas Ma conduite est respectable
et bien je ne ferais pas plus mal
je resterais chez moi Ce n’est pas par
les rues que l’on fait ces affaires Je ne
demande rien a personnes que l’on me
laisse tranquille Si ce qui est arriver
ce soir ce renouvelle Je n’y mettrais
plus les pieds Voilà. Je suis colère
un point c’est tout Je suis décourager
Je m’ennui au moins toi si
tu es au danger personnes ne
te font des choses comme ça
mieux vaut être mort il n’y
a que la que l’on est tranquille

___________________________________________________________________________________________________

Cette lettre n’est pas signée : y avait-il un feuillet supplémentaire ? C’est fort probable car il n’y a pas non plus de formule habituelle pour que Jeanne dise au revoir à Simon et l’assure de ses sentiments.

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

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