Recto
. 9 octobre 1915
( en haut à gauche :
Ton Simon
tout à toi
Simon Collay
. Ma bien chère femme
. Hier soir j’ai reçu ta lettre du
4 courant où tu me dis que tu
as reçu ma lettre du 1er en même
Centre gauche
temps que celle du 28 ; décidément
mes lettres t’arrivent bien irrégulière-
ment et même n’arrivent pas puis-
que tu n’as pas reçu celle du 24
et du 25 et entre celle du 28 et du
1er il manque encore celle du
29 et 30. C’est vraiment embêtant
peut-être arriveront-elles avec
du retard.
. Ma Jeannot aimée : je suis
toujours bien content quand je
puis te lire, tes lettres me font passer
quelques instants de joie en me
rappelant que j’ai une petite femme
qui aime bien son Simon et une
petite fille bien gentille et qui pro-
met d’être intelligente. Je vois
avec plaisir que mes deux chéries
continuent à se maintenir en très
bonne santé. De même que tous ceux
que nous aimons et qui nous in-
téressent. Tu me dis que notre Zizou
Centre droit
est toujours bien guillerette mais que
ce temps froid l’embête, elle ne peut
courir à son aise, mais elle doit
bien tenir de place et doit prendre
plaisir à faire du désordre et a faire
crier sa maman. Pourquoi suis-je
obligé de vivre si loin de vous, pourquoi
suis-je privé des caresses de mes deux
gosses que j’aime par-dessus tout.
Comme c’est long… bien long
et très pénible. Et malheureuse-
ment ce n’est pas encore fini, il
y en a encore pour longtemps.
Je ne puis m’empêcher d’être
impatient, cette vie de séparation
m’ennui ! Je ne désir qu’une
chose : la paix tant désirée par
tous et qui nous permettra d’être
encore heureux. Je t’aime bien…
bien ma mie des bois, souvent
je me souviens de nos doux instants
d’autrefois, de notre tendres caresses
( en vertical à gauche :
Je t’envoi des initiales faites avec tes cheveux. Le trèfle est fait avec ceux
. de mademoiselle Zizou.)
Verso
de notre amour si grand et si sin-
cère. C’est de tout mon cœur attendri
par de si beaux souvenirs que je
t’envoi mes caresses les meilleures.
Ma Jeannot : ton petit mari t’em-
brasse bien fort sur tes lèvres.
Souviens-tou autrefois ? Je t’aime.
Mille bisettes à notre gamine.
. Bien des choses à ta mère grand-
mère, à mes parents à mes frères,
Conservez-vous tous en très bonne
santé et qu’il nous soit permi de
tous nous revoir bientôt.
Je vous aime ! Et toujours :
. J’attend !
. Ici toujours même triste
existence, même temps. Rien de
nouveau.
Au revoir ma bien-aimée
Jeannot. Je t’adore de toutes
mes forces et ton souvenir ne me
quitte pas. Je t’aime ! …..
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