Recto
. 7 octobre 1915
( en haut à gauche : ( au centre
Ton Simon Bonjour
bien à toi et qui de mon
vis de votre souvenir camarade)
ils ont été bien courts les 7 jours
le temps passe vite quand on est
. heureux
. Au revoir)
. Ma bien-aimée petite femme
. Hier soir j’ai reçu tes lettres du 2 et
3 courant. Je suis toujours bien content de te
lire et j’apprend toujours avec beaucoup de plai-
sir que mes deux chéries et tous ceux que nous
aimons se maintiennent en bonne santé.
Je suis heureux de voir que si je me suis sépa-
ré de mon oncle je n’ai pas tout perdu au con-
traire : une bien plus grande affection me
rapproche de mes parents qui je le vois font
leur possible pour nous rendre service. je
leur en suis bien reconnaissant de même
qu’à ta mère et ta grand-mère. Tu les re-
mercieras bien pour moi en attendant
l’heureux jour où je pourrais les remercier
moi-même et reprendre ma place près de vous
. Ma Jeannot : tu n’as pas reçu mes lettres du
24 et 25, elles ce seront perdues, c’est décidément
très embêtant. Hier je t’ai déjà dis que j’avais
Verso
reçu ton coli en bon état sauf le rasoir qui com-
mençait de rouiller mais il n’a pas de mal : seulement
il me manque un cuir et si vous trouviez une
petite boite en fer pour mettre la poudre à savon
car dans une boite carton c’est vite écrabouillé
. J’ai reçu tes cheveux il y a déjà deux ou trois jours
je te l’ai écris. Je te les renvoi rangés autour d’une
de mes photos ; il faudra m’en envoyer d’autres
pour les remplacer.
Ici même temps mêmes occupations
Chère petite femme : la guerre n’est pas si près
de finir que tu as l’air de le croire ce sera encore long
car ce n’est pas les succès partiels que nous avons
eu les jours passés qui influeront beaucoup sur sa
durée. Je crois même que nous ne savons pas bien
sur quel pied danser. Enfin ! patientons. Essayons
Attendons avec le plus de calme possible la fin tant
désirée, le retour de notre bonheur et de notre vie unie.
Je t’adore petite femme, pas un instant je ne cesse
de penser à toi et à notre Zizou ; mon plus grand désir
est de vous revoir et de travailler pour vous. Vivement la
paix et que les évènements permettent que je vous soit
rendu. Ton petit homme qui aime ses deux gosses
par-dessus tout et qui vous envoi ses plus douces caresses
et ses meilleurs baisers. Je t’embrasse sur tes lev
lèvres, bien fort, comme au bois. Je t’aime ! souviens-toi
(à gauche verticalement :
Bien des choses à ta mère et à ta grand-mère, à mes parents, à mes frères. Bonne santé)
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