Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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9 juin 1918 : Ah ! nous ne sommes pas nés au bon moment.

21 juin 2018 Laisser un commentaire

Il faut se soumettre puisque l’on ne peut faire autrement.

Bien triste époque.

 

3 heures soir                  9 juin 1918
.                          Ma Jeannot chérie
Je viens de lire avec beaucoup de plaisir ta lettre du 5 courant
Je suis bien content de savoir mes deux gosses chéries en bonne
santé. Ma Nonot tu me dis que tu ne ressens plus de malaises
tant mieux ! car pour aller au travail il ne fait pas bon être ma-
lade. Je suis bien content aussi que tu ais reçu mon coli. J’a-
vais bien peur qu’il se perde ou qu’il soit volé. Notre Zizou est
toujours bien diable et elle ne cesse de courir et de remuer ses petites
jambes et sa petite langue. Elle demande si son papa ne va pas
bientôt venir. Hélas ! … le papa voudrait bien revoir son Zizou
et sa Jeannot … le temps lui dure bien loin de vous … malheu-
reusement je ne sais pas trop quand j’aurai cette joie, il n’y
faut pas compter de si tôt. C’est dure … bien dure mais il faut
se soumettre puisque l’on ne peut faire autrement. Ah ! nous
ne sommes pas nés au bon moment, nous faisons partis d’une
bien triste époque.
.        Pour moi la santé est toujours assez bonne mais j’ais
un coté de la figure enflé, ça vient de ma dent gâtée. Si je pou-
vais faire finir d’arrager ce qu’il en reste, je le ferais avec beau-
coup de plaisir.
.    Petite femme. Je vais presser le mouvement car le vague-
mestre est là et il va ramasser les lettres.
.     Depuis hier soir nous sommes dans un village. Pas bien
loin des lignes. Toute la nuit elle est bombardée, aussi nous cou-
chons dans les caves. Aujourd’hui dans la journée les bôches
ont bien balancé quelques obus mais pas comme la nuit.
Dès la nuit venue, il ne fait plus bon sortir des caves.
C’est dommage, c’est une gentille petite ville, elle est déjà,
pas mal abimée. Les maisons ont été pillées … il y en a
qui ne sont tout de même pas consciencieux, à quoique
ça sert de tout abimer, de mettre tout à sac. Enfin ! …c’est comme
ça … Nous serions ici pour 4 jours parait-il, après quoi
nous remonterions en ligne.
.         Au revoir petite femme. Je ne t’écris pas plus longuement
Je n’ais plus le temps. Embrasse bien fort notre gentille
gamine pour moi et donne bien le bonjour à ta mère
à toute la famille. j’espère que ma carte vous trouvera
tous en parfaite santé.
.          En attendant de te relire et encore bien mieux
de te revoir ton petit mari qui t’adore t’embrasse bien
fort et t’envoi ses plus douces caresses.
.          A demain !    Ton Simon qui t’aime
Et pense constamment à toi
.                                Collay

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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