Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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17 juin 1918 : Ce coup-ci nous sommes aux avant-postes.

28 juin 2018 Laisser un commentaire

Pourvu qu’elle se porte bien c’est le principal.

Tu es en bonne santé.


Recto

.                         17 juin 1918
.      Ma Jeannot chérie
J’ais lu hier soir ta lettre du 11 courant. C’est toujours
avec beaucoup de plaisir que je lis tes lettres et que j’apprends
toujours de bonnes nouvelles de mes deux gosses chéries
et de toute la famille. Tu me dis que pour le moment
tu es en bonne santé et que tout ton travail marche
assez bien pour le moment. Espérons que tout ira du
mieux possible et que vous pourrez vous tirer d’affaire
Notre Zizou se porte toujours bien et elle est toujours
bien diable ; elle ne cesse de courir et de sauter ce qui
fait qu’elle n’est pas trop grasse. Pourvu qu’elle se
porte bien c’est le principal.
.    Vous attendez toujours la pluie qui ne veut
pas se décider à venir et tu me dis que tu as bien
peur que les pommes de terre soient fichues. Je
souhaite que tu te trompe et peut-être en ce moment
avez-vous la pluie. Ça serait bien le comble si
cette année nous n’avions encore rien.
.    Pour moi la santé est toujours bonne.
Cette nuit nous avons à nouveau déménagé. Ce
coup-ci nous sommes aux avants-postes. Pour
le moment je suis logé le long d’un petit ruisseau
il y a des arbres qui nous cachent un peu, il y
en a grandement besoin car depuis ce matin les
avions bôches se promènent au-dessus de nous.
Il faut-être prudent et se cacher le plus possible
si l’on ne veut pas recevoir le plus gros. Quelle
vie ! . Cette nuit je n’ais presque pas dormi, j’ais
couché dans un trou qui me sert d’abri. Je vais
me recoucher à nouveau car j’ais sommeil.
.     Vous ne pouvez pas avoir la pluie. J’ais

 

Tu peux croire que je trouve les jours bien longs loin de toi.

Je ne suis guère à mon aise.

Verso
bien peur que nous l’ayons tout à l’heure, le
temps n’est pas sure du tout. Hier soir ça a
fait une petite pluie mais pas grand-chose.
.    Joanny m’a écrit. Il est toujours au même
endroit mais il s’attend à déménager. Il se porte
bien et me donne de bonne nouvelle de toute la
famille. Il t’embrasse bien fort ainsi que notre
Zizi.
.    Au revoir Mamie chérie. Je ne t’écris pas
plus longuement pour aujourd’hui car je ne suis
guère à mon aise. il y a un avion bôche qui ne
cesse de nous embêter, je vais être obligé de me
cacher dans mon trou.
.    Embrasse bien fort notre fille pour moi.
Donne bien le bonjour à ta mère, à chez moi,
à toute la famille. Bonne santé et bonne chan-
ce à tous. Vivement que je puisse vous rejoindre
et que je puisse reprendre définitivement ma
place près de vous.
.      Ton petit homme qui ne cesse de
penser à toi un seul instant et t’envoi de
bien douces caresses et tendres bisettes. Je t’adore
de tout mon cœur, plein de toi, tu es toute ma
vie et tu peux croire que je trouve les jours bien
longs loin de toi.
.      Ton Simon qui t’aime bien et t’em-
brasse bien fort sur tes yeux, ta bouche, ton cou
partout ! Souviens-toi. Attends-moi.
J’espère avoir une autre lettre de toi ce soir.
Je bise bien fort la pensée que je joins à ma lettre
que tes lèvres y cueillent mon baiser.
.                             Je t’aime !      Collay

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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