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9 juin 1917
( en haut à gauche : Ton/ Simon/
tout à sa/ Jeannot / Collay )
. Ma Jeannot chérie
. Je n’ais rien reçu de toi hier ni aujour-
d’hui je me demande ce que cela signifie.
C’est bien embêtant de rester sans nouvelles.
J’espère que rien de facheux ne s’est produit
dans la famille et que tous vous vous main-
tenez en parfaite santé.
. Mamie chérie ! Je ne t’ais pas écris
hier car l’épaule et le bras droit me
faisait trop mal. Ce matin c’était encore
pire, maintenant ça s’est calmé et j’en
profite pour t’écrire quoique ça me fasse
encore mal. J’espère que ce ne sera rien
et que ça sera vite guéri.
. Pour les permissions on dit qu’elles
ont été reculées et que nous ne partirions
que quand nous serions relevés des avants-
postes, c’est-à-dire dans quatre ou cinq
jours. Il ne faut compter sur rien
dans la triste vie qui nous est faite.
Enfin ! Patientons toujours en espérant
que dans quatre ou cinq jours nous
pourrons réellement prendre le train.
Moi qui attendais déjà bien impatiem-
ment, il va me falloir encore attendre
plus longtemps. Ce que je vais m’en faire
des cheveux ! Pas autre chose à t’apprendre
j’espère pouvoir te lire demain et avoir
de vos bonnes nouvelles à tous. Çà deux
jours sans te lire… c’est bien long !
. Au revoir ma Nonot chérie. Em-
brasse bien notre gamine pour son papa
qui serait bien heureux de vous revoir.
Bien le bonjour à tous nos chers pa-
rents. Le temps me dure bien loin de
vous. Ton petit homme qui t’adore
et qui t’embrasse des millions de fois
bien tendrement en attendant de pouvoir
le faire réellement. Je t’aime !
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