Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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1er juillet 1917 : faut croire que nous sommes considérés pour peu de chose.

4 juillet 2017 Laisser un commentaire

Recto

J’étais complètement fourbu : mal aux pieds,  mal au cœur.

Nous avons embarqué avant-hier matin.

.            1er juillet 1917
( en haut à gauche : Ton/Simon/
Collay )
.          Ma Jeannot chérie
Je ne t’ais pas écris ni avant-hier ni
hier. Comme je m y attendais nous
avons embarqué avant-hier matin
Le train s’est mis en marche vers
les deux heures de l’après-midi, nous
avons roulé le restant du jour, toute
la nuit et nous avons débarqué hier
matin vers 6h1/2. Nous n’étions pas
du tout à notre aise dans ce train
nous étions 56 dans un wagon a
bestiaux, nous étions empilés comme
des ballots ; faut croire que nous som-
mes considérés pour peu de chose.
.    Pour comble en débarquant il
nous a fallu nous appuyer 17
ou 18 kilomètres à pieds. Il y a
longtemps que je n’en avais pas
autant rôté. J’étais complète-
ment fourbu : mal aux pieds,
mal au cœur, toute la lyre quoi.
Mon linge et ma capote étaient
aussi mouillés que si j’étais resté
une demi heure dans l’eau.

 

Page 2

Nous avons donc changé de secteur nous sommes bien plus à la droite du front.

Je n’ai jamais eu si soif.

Heureusement qu’une fois arrivés dans
le village où nous sommes cantonnés nous
avons pû nous procurer, en payant lar-
gement, du vin et une salade. Nous
avons bu un bon coup, je ne pouvais
arriver à me désaltérer. Je n’ais ja-
mais eu si soif.
.   Nous avons donc changé de secteur
nous sommes bien plus à la droite du
front. Nous sommes cantonnés dans
un petit village à une trentaine de
kilomètres à l’arrière du front. Nous
resteront peut-être un jour ou deux
par ici, après quoi j’ignore où nous
irons.
.    Cette nuit j’ai bien dormi mais
ce matin en me levant les reins et
la tête me faisaient mal, et tout en-
core à présent ; la fatigue n’est pas
entièrement passée et de temps en
temps je ressens quelques piquées a
mon bras droit.
.    Aujourd’hui nous avons un temps
sombre, il pleut quelque peu. Hier
il faisait très chaud, il aurait été pré-
férable que nous ayons eu le temps
d’aujourd’hui, la marche aurait étée
moins pénible.
.    Et toi ma Nonot que fais-tu ?
Je n’ais encore rien reçu de toi.
Peut-être qu’aujourd’hui on nous

 

Page 3

Ca n’est plus les 7 jours heureux vécus près de toi.

Enfin ! il faut se résigner

distribura des lettres et il me sera possible
de te lire. J’attend avec impatience. Ah !… ça
n’est plus les 7 jours heureux vécus près de
toi. Quelle différence. Enfin ! il faut se rési-
gner puisque nous sommes pas assez homme
pour faire autre chose.
.        Au revoir Mamie chérie. A demain
J’attend avec impatience une lettre de toi.
.   Bien le bonjour à ta mère, à mes parents
car je n’ais pas le courage de leur écrire
aujourd’hui. Je veux me recoucher un mo-
ment car tout à l’heure il va y avoir revue
de cantonnement et douche. Embrasse bien
fort notre gentille petite Zizou pour son
papa qui pense à vous continuellement
et qui vous envoi ses plus douces caresses en
attendant toujours l’heureux jour qui nous
réunira.
.     Ton petit mari qui t’adore et qui t’embrasse
des millions de fois bien fort sur tes lèvres, com-
me pendant les quelques jours si vite passés
Je t’aime bien…bien…Rappelle-toi ! Souviens
toi !… Sois toute mienne !

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9 juin 1917 : il va me falloir encore attendre plus longtemps.
Jeanne 2 juillet 1917 : C’est grand dommage que tu sois venu si tôt.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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