Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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8 août 1915 : j’attends mon tour de permission

8 août 2015 Laisser un commentaire

en tête de la lettre du 8 août 1915

Fleurs

Recto

Mes deux gosses chéries sont toute ma vie, tout mon espoir

La vie n’est pas brillante loin de vous

.              8 Août 1915

.     Ma bien- aimée petite
.                   femme

Je viens de recevoir à l’instant tes
lettres du 4 et du 7 mais pour cette
dernière tu dois-t-être trompée de date
car nous sommes le 8 et les lettres ne vien-
nent pas si vite.
.     Je suis toujours très heureux quand
il m’est permis de te lire et apprendre
de bonnes nouvelles de tous ceux que j’ai-
me, de ma Jeannot et de ma petite
Zizou, de mes deux gosses chéries qui
sont toute ma vie, tout mon espoir.
La vie n’est pas brillante loin de vous.
Cette longue séparation m’est de plus
en plus pénible et c’est avec énormé-
ment d’impatience que j’attend mon

 

 

Centre gauche

de me rendre compte des progrès accomplis par notre gamine

Ce que je languis de vous revoir

tour de permission pour avoir le droit
d’aller vous embrasser et passer deux ou
trois jours heureux près de ma petite femme
et de notre Zizou. Ce que je languis de vous
revoir, de me rendre compte des progrès ac-
compli par notre gamine dont tu t’efforce
à guider la main pour me gribouiller quelques
lignes de tendresse ; ça me fait beaucoup plai-
sir et je reprend courage en me rendant
compte que tout bonheur n’est pas mort
pour nous, au contraire ! nous sommes
peut-être destinés a êtres plus heureux
que jamais nous ne le sommes étés. Si
les évènements nous sont favorabls, que
de joie ma Jeannot de revivre toutes nos
caresses des premiers jours de notre amour
si grand ; que de joie de sentir que nos
cœurs n’ont pas vieillis qu’ils sont toujours
aussi jeunes et aussi tendres. Nous nous
sommes bien aimés, nous nous aimons
toujours et je te jure que mon cœur sera
toujours plein de l’image de ma mie
des bois qui est toute à moi et que je chérie
de toutes mes forces : Jeannot et Zizou !

 

Centre droit

J'attends impatiemment la fin de cette maudite guerre

Pas un instant ma pensée ne vous quitte

Voilà les deux noms que je redis sans cesse
avec tendresses et qui résumeront toute
ma vie. Oui ! petite amie nous serons heu-
reux quoique nous ne serons pas riches :
nous travaillerons et nous serons unis.
Qu’importe ce qui s’est passé ! … Nous nous
aimons, pour ma part je ne pourrais vivre
sans toi, sans tes caresses : les tiennes… celles
du autre femme je ne les supporterais pas.
Pas un instant ma pensée ne vous quitte
Je vis de souvenirs et d’espoir. Amour
signifie pour moi : Jeannot Zizou.
Je vous aime ! je ne me lasserai jamais
de vous le dire… Je vous aime et j’attend im-
patiemment la fin de cette maudite guerre
si cruelle et qui .. hélas ! menace de durer
encore longtemps. Il ne faut pas y compter
pour le mois d’octobre ce serait se ce se vouer
à une désillusion. Au revoir mes êtres chers
essayons d’avoir du courage et de la patien-
ce. Espérons que des évènements imprévus
nous rendrons, plus tôt, notre vie commune
tant attendue. Peut-être ? Qui sait ! …

 

 

Verso

J’ai reçu une lettre de mon frère Louis

Nous devons partir en marche

Je me porte pas trop mal. Il est midi
et demi et nous devons partir en marche.
J’ai reçu une lettre de mon frère Louis
qui se porte toujours bien mais toujours
son poignet qui le gêne. Il me charge de
t’envoyer bien le bonjour et milles
baisers à notre gamine.

Bien des choses à ta mère et à ta
grand-mère. De même à mes parents.
Bonne santé et bonne chance a
tous. Espérons que nous aurons le
bonheur de nous revoir bientôt.

Ton petit homme qui vit pour
sa Jeannot et sa Zizou.

Toutes mes meilleures caresses à mes
deux gosses aimées, mes plus doux baisers
à toutes deux. Je vous aime et
j’attend.

Ton Simon tout à toi

Bonjour de mes             Collay
camarades

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5 août 1915 : que pense-t-on à l’arrière ?
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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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