Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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10 août 1915 : nos lettres vont passer sous beaucoup de regards indiscrets.

10 août 2015 Laisser un commentaire

Recto

Le matin de bonne heure, 5h : nous sommes partis au travail pour toute la journée, nous ne sommes rentrés qu’après 6h

Elle doit être gentille

.                                  10 août 1915

.                Ma Jeannot chérie
.      Hier j’ai reçu ta lettre du 7 courant
mais je ne t’ai pas écris. Le matin
de bonne heure, 5h : nous sommes parti
au travail pour toute la journée, nous
ne sommes rentrés qu’après 6h.
. C’est toujours avec beaucoup de plai-
sir que j’apprend que mes deux chéries
ainsi que mes parents que j’aime se
maintiennent en bonne santé. Je suis
content que notre Zizou soit douée d’un
excellent tempérament et qu’elle profite
à merveille. Elle doit être gentille
tout plein et tu l’embrasseras souvent
pour son papa qui vous aime bien
toutes deux et qui est toujours de plus en
plus impatient de vous revoir et de
vous embrasser bien fort.

 

 

Centre gauche

Dorénavant je ne pourrai plus te dire tout ce qui pourrait me plaire

Nous ne devons plus cacheter nos lettres

. Chère petite femme : ne te fais
pas de mauvais sang au sujet de la
procuration : dans une lettre précé-
dente je t’en ai causé. Ne t’inquiète
pas de mon oncle, prend soin de notre
enfant, élève-la le mieux possible
pense à celui qui ne vous oubli pas un
instant et qui ne vit que pour ses
deux gosses qui sont tout son espoir.
Laisse faire les autres.
Hier j’ai reçu ton colis postal en
très bon état. Je te remerçi beaucoup
et te bise bien fort.
Dorénavant je ne pourrai plus te
dire tout ce qui pourrait me plaire.
Nous ne devons plus cacheter nos lettres
Nous n’avons plus le droit de causer
à nos familles à coeur ouvert ni de
dire toute la vérité. Nos lettres vont
passer sous beaucoup de regards indis-
cret. Voilà la liberté pour laquelle nous
travaillons et nous exposons notre peau

 
Centre droit

Essayons d’avoir du courage et de la patience. Attendons des évènements qui changeront cette situation dangereuse.

Plus il me semble voir
d’injustices

Plus ça va plus il me semble que notre
vie devient dure, plus il me semble voir
d’injustices. Quand donc finira-t-elle
cette guerre maudite si cruelle pour les
pauvres gens. Quand la l paix tant
attendue se laissera-t-elle espérer ?
Enfin ! Essayons d’avoir du courage et
de la patience. Attendons des évènements
qui changeront cette situation dange-
reuse.
Demain nous devons retourner aux
avants-postes. Espérons que tout se
passera bien et que les évènements
nous seront favorables jusqu’au
bout. Je m’ennui loin de vous et je
n’ai qu’une ambition : la fin de la
guerre qui nous rendra à la vie heureuse,
à l’affection de notre nos êtres chers qui nous
attendent impatiemment.
Jusqu’au 4 Jusqu’à aujourd’hui nous
avons eu beau temps mais malheureuse-
.                                                             ment

 
Verso

Simon  pense souvent aux jours d’autrefois

Ca le fait exprès
toujours de la boue

ça a l’air de vouloir changer, la pluie nous
menace. Ce ne serait guère agréable pour
remonter aux tranchées, ça le fait exprès
toujours de la boue quand nous sommes
aux avants-postes.
Au revoir ma chère petite femme
Ton Simon qui t’adore et qui pense
Souvent à nos beaux jours d’autrefois,
t’envoi ses plus tendres caresses et ses
plus doux baisers. Mille bisettes à notre
gamine. Bien des choses à ta mère
à ta grand-mère et à mes parents :
bonne santé à tous et qu’il me soit
permi de vous revoir bientôt.
J’attend ! et je t’aime.
Ton petit mari :      Simon
Bonjour de mes        Collay
camarades

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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