Recto
. 2 octobre 1915
(Sous la photo :
photo faite par Gaurand)
( à droite de la photo, en vertical :
Monument élevé par le 86 ème à la
mémoire des victimes tombées par ici)
. Ma Jeannot chérie
. Hier soir je n’ai encore rien reçu
de toi et je crois bien que mes lettres ne
doivent pas t’arriver bien vite. Enfin !
Il n’y a qu’à attendre avec le plus de
patience possible. J’espère que ma lettre
trouvera toute la famille en très bonne
santé sans que rien de facheux ne ce soit
produit pour aucun de ses membres.
J’espère que ma Jeannot et notre Zizou
sont aussi bien portantes que possible.
Mes deux gosses chéries. Qu’elle vie loin de
vous. Ce que je m’ennui ! Quand donc
pourrons-nous espérer une fin prochaine
quand serons-nous réunis à nouveau.
Hélas ! Qui le sait ? Rien ! toujours rien
. Nous sommes toujours au même en-
droit mais il se pourrait bien que nous
soyons embarqués brusquement. C’est plus
que possible. En attendant notre vie n’a
Verso
pas changé. Nous n’avons plus la pluie
mais il ne fait pas chaud, ce matin c’était
tout blanc on aurait dit qu’il était tombé de
la neige. Nous fabriquons toujours des paillassons
Hier ! j’ai reçu une carte de mon frère Louis
il se porte bien, il a repris ses occupations et
il a le beau temps. Il est vrai que sa carte est
datée du 22. Thinet m’ a aussi écris, il est au
au front au 414 ème d’infanterie 9 ème compagnie
secteur 164. Il attend une place de brancardier
. Rien autre à t’apprendre. Je suis a
moitié abruti, je ne sais plus ce que j’écris
ni comment je vis.
. Au revoir ma chère petite
femme. Ton Simon t’aime
bien…bien et t’embrasse bien fort
sur tes lèvres. Mille bisettes à notre
petite gosse si dégourdie ; parle-lui
de son papa qui ne vous oubli pas un
instant. Bien des choses à ta mère,
grand-mère, à mes parents, à mes frères.
Bonjour à l’oncle de la Craze et aussi
à ta tante quand tu la verras. Bonne
santé et bonne chance à tous. Vivement
la fin que nous soyons à nouveau réunis
. Ton petit homme qui t’envoi ses
plus douces caresses et ses baisers les
meilleurs. Tout à toi pour toujours
Je t’aime et j’attend : Simon Collay
. Souviens toi
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