. 5 Novembre 1917
( en haut à gauche : heureux/Ton petit/
homme tout à / toi / Collay)
. Ma Jeannot chérie
. Aujourd’hui je n’ais rien reçu de toi. J’espère
que ce n’est qu’un retard de la poste et que demain
je pourrai te lire et avoir de bonnes nouvelles
de mes deux gosses chéries et de toute la famille.
Pour moi rien de nouveau depuis hier. Nous
sommes toujours au même endroit et c’est tou-
jours la même vie peu intéressante. Aujourd’hui
nous avons un peu de soleil mais il y a aussi
des avions bôches et nous ne pouvons bouger de
notre trou. J’attend toujours des nouvelles de
mon frère Georges, décidemment je commence a
craindre qu’il ne lui soit arrivé quelque chose.
. Et toi ma Nonot… que fais-tu ? Ton travail
marche-t-il à peu près. Notre petit diable de
Zizou est-elle toujours bien portante ? Quand
je reste un jour sans te lire il me manque quel-
que chose, j’ais besoin de tes lettres pour me faire
prendre patience et attendre des jours meilleurs
qui sont bien longs à venir. Avec ce qui ce passe
en Italie je crois que la guerre n’est pas près de
finir. Enfin ! Attendons puisque nous ne pouvons
faire autre chose, mais ça devient bien décou-
rageant.
. Au revoir petite femme. Embrasse bien notre
gentille petite Zizou pour moi. Bien le bonjour
à ta mère, à chez moi, à toute la famille.
Bonne santé et bonne chance à tous.
Ton petit mari qui t’adore t’envoi de bien dou-
ces caresses et t’embrasse bien fort sur ta bouche,
tes yeux, ton cou, partout ! Souviens-toi
ma Jeannot des bois : ton Simon t’adore de
toutes ses forces. Continuellement je pense à toi,
à notre Zizi et je ne cesse de désirer l’heureux jour
qui nous réunira et pour toujours. Je t’aime !
J’attend ! Attend-moi Mamour et que la chan-
ce ne nous abandonne pas, tu verras comme nous serons
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