Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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7 décembre 1915 : nous irons travailler aux tranchées d’avant-postes

7 décembre 2015 Laisser un commentaire

Recto

Pour le moment mon peloton est au village à l’arrière des avant- postes

De nouveau aux avant-postes.

.               7 décembre 1915
( en haut en vertical :
J’ai trouvé
ces quelques fleurs
dans un terrain qui autrefois
devait être un jardin
Pour le moment c’est tout cou-
vert de détritus. Ces
quelques fleurs étaient
le long d’une haie
qui les a préservées
je t’aime !
bien
ci-joint deux de tes lettres
Fais moi savoir quand tu les recevras.

.                                 Ma Jeannot
.                                       bien aimée

.        Nous voilà de nouveau aux avants-postes.
A minuit il a fallu se lever, se préparer et prendre
la route ; nous avons pataugés notre aise dans la
boue. Comme je te le disais hier : pour le moment
mon peloton est au village à l’arrière des avants-
postes et où loge notre colonel. Nous y sommes arrivés
il était à peu près 2h1/2 du matin. Pour le moment
nous sommes assez bien logés, dans une espèce de
petite chambre. Que nous fera-t-on faire, à quoi
serons-nous employés. Je ne sais pas encore mais
je crois que. Comme nous nous y attendions
nous ne pourrons rien nous procurer à manger
il n’y a absolument rien et aucun civils ; pour
boire, peut-être pourrons-nous nous procurer
quelques litres de vin au village plus en arrière

 

 
Verso

Elle sent mauvais et ce matin nous avons eu un triste repas

L’eau n’est pas bonne du tout

si toutefois nos officiers veulent bien nous autoriser
à y aller ; je n’y compte pas trop. Pour comble de
malheur l’eau n’est pas bonne du tout, elle
sent mauvais et ce matin nous avons eu un triste
repas, tout avait le goût puné : le café était
absolument imbuvable. Trouveront-ils d’autre
eau pour faire la cuisine : c’est bien à souhaiter
car vraiment ce serait dégoutant. Enfin ! Patientons
puisque nous ne pouvons faire autrement.
Chère petite femme : hier je n’ai encore rien reçu
de toi, j’espère que malgré cela tout va pour le mieux
pour tous ceux qui me sont chers. Du reste j’ai reçu
une lettre de mon frère Joanny, datée du 3 courant,
il me donne de bonnes nouvelles de ma Jeannot et de
ma Zizou ainsi que de mes parents ; il me dit que
mon père ne tousse pas trop et que le travail marche
assez bien ; c’est fort heureux et il est à souhaiter que
ça dure ainsi et que cette guerre maudite et terri-
ble prenne fin le plus tôt possible. J’attend im-
patiemment et je ne suis pas seul. Aujourd’hui
nous n’avons pas trop mauvais temps, un peu de vent.
La distribution des lettres n’est pas encore faites j’es-
père qu’aujourd’hui je pourrai te lire et apprendre de
vos bonnes nouvelles. Au revoir ma Jeannot.
Ton petit homme t’aime bien et t’embrasse de
tout son coeur, ainsi que notre petite gamine.
Bien des choses à chez toi et à chez moi. Bonne
santé à tous et au plaisir de vous revoir bientôt
et de reprendre ma place près de vous.
Ton Simon qui t’adore et t’envoie ses plus
tendres caresses. Souviens-toi des 7 jours si
courts. Je t’aime ! Je ne me lasserai jamais
de te le répéter. Je t’aime ! de toutes mes forces
au revoir mes deux gosses bien-aimées. Ton [ mari?]
et pour toujours.       Simon
Bien le bonjour de mes camarades          Collay

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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