. 13 août 1917
( en haut à gauche : Jeannot / des bois/
Souviens-toi / ton Simon qui / t’adore /
Collay )
. Petite fenotte chérie
. Je t’écris encore du même endroit qu’hier mais
nous nous préparons à partir ce soir. Je ne crois pas
que nous montions en ligne, mais comme d’habitude
nous ignorons bien où nous allons aller. Il faut s’atten-
dre à tout. Enfin ! Attendons et en attendant je vais aller
ramasser mes affaires et monter mon sac. Je crois qu’il
y aura du nouveau par ici et sous peu. Aujourd’hui
nous avons eu la pluie à tenant, ça vient de s’arrêter
et le temps est toujours sombre et il tonne, gare tout a
l’heure il va faire une autre pissée. Je me porte tou-
jours assez bien et ses deux ou trois jours je me suis soi-
gné, j’ais trouvé des œufs à la copérative cinq sous pièce
ça n’est pas pour rien mais je m’en suis payé quelques
uns tout de même. Ces jours-ci je suis été fatigué, je
n’était pas malade mais je ne me tenais plus sur mes
jambes. Je ne suis pas le seul, les camarades ont tous eu
un malaise plus ou moins accentué. Pour le moment ça
va mieux, nous pourrons recommencer quoique ça ne
nous fasse nullement envie. Quelle existence tout de même
. Ma Jeannot bien aimée. Je viens de lire à l’instant ta lettre
du 9 courant, tu me dis que tu as étée fatigué mais que ça va mieux
de ne pas tirer peine. J’espère qu’à présent ça ta complétement passé
et que tu te porte très bien ainsi que notre petit diable de Zizou
que tout marche du mieux possible pour vous. Tu as étée bien
inquiète car tu es restée plusieurs jours sans me lire. Ça ne
m’étonne pas du tout de la manière que tout marchait pendant
que nous étions en ligne. C’est bien embêtant de rester ainsi sans
nouvelles. Tu n’as rien reçu à la date du 2 et du 3, pourtant je
t’ais écris seulement les lettres se sont perdues.
. Chère petite fenotte je t’écris du fond de ma cagna car il tom-
be de l’eau, à tenant, à verse. L’artillerie fait un foin de
tout les diables. Je t’ais dis tout à l’heure que nous déména-
gions ce soir, il paraitrait qu’il y aurait contre ordre : ordre,
contre ordre, désordre. Nous déménagerions demain. Je ne cher-
che plus à comprendre, il y a de quoi devenir dingo. Je m’attend
à tout. Enfin ! Espérons que la chance ne nous abandonnera pas
et que cette maudite guerre finira plus tôt que ça ne parait.
j’ais reçu une carte du Joanny qui me dit qu’il doit partir a
l’hôpital pour suivre un traitement pour ses oreilles, il ne sait pas
encore s’il ira à Vichy ou à Clermont. Je crois bien que jusqu’au bout
il aura de la chance. Tant mieux ! Il y a bien assez de moi et du
Georges pour être au danger. Il termine en me disant de t’envoyer
de bons baisers ainsi qu’au Zizou.
. Au revoir Mamie chérie. A demain… j’espère pouvoir te
lire à nouveau et avoir de bonnes nouvelles de mes deux gosses ché-
ries que j’aime plus que tout au monde. Mille bisettes à notre ga-
mine. Bien le bonjour à toute la famille. bonne santé et bonne
chance à tous et que j’ais le bonheur de tous vous revoir au plus tôt.
. Ton Simon qui t’adore de toutes ses forces et qui t’embrasse
des millions de fois bien fort comme pendant la permission. Je t’ai-
me bien… bien… rien que toi toute seule. Je suis entièrement à ma
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