Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

13 août 1917 : Il paraitrait qu’il y aurait contre ordre : ordre, contre ordre, désordre.

23 août 2017 Laisser un commentaire

Pourtant je t’ai écrit seulement les lettres se sont perdues.

L’artillerie fait un foin de
tous les diables.

.                               13 août 1917
( en haut à gauche : Jeannot / des bois/
Souviens-toi / ton Simon qui / t’adore /
Collay )

.           Petite fenotte chérie

.        Je t’écris encore du même endroit qu’hier mais
nous nous préparons à partir ce soir. Je ne crois pas
que nous montions en ligne, mais comme d’habitude
nous ignorons bien où nous allons aller. Il faut s’atten-
dre à tout. Enfin ! Attendons et en attendant je vais aller
ramasser mes affaires et monter mon sac. Je crois qu’il
y aura du nouveau par ici et sous peu. Aujourd’hui
nous avons eu la pluie à tenant, ça vient de s’arrêter
et le temps est toujours sombre et il tonne, gare tout a
l’heure il va faire une autre pissée. Je me porte tou-
jours assez bien et ses deux ou trois jours je me suis soi-
gné, j’ais trouvé des œufs à la copérative  cinq sous pièce
ça n’est pas pour rien mais je m’en suis payé quelques
uns tout de même. Ces jours-ci je suis été fatigué, je
n’était pas malade mais je ne me tenais plus sur mes
jambes. Je ne suis pas le seul, les camarades ont tous eu
un malaise plus ou moins accentué. Pour le moment ça
va mieux, nous pourrons recommencer quoique ça ne
nous fasse nullement envie. Quelle existence tout de même
.        Ma Jeannot bien aimée. Je viens de lire à l’instant ta lettre
du 9 courant, tu me dis que tu as étée fatigué mais que ça va mieux
de ne pas tirer peine. J’espère qu’à présent ça ta complétement passé
et que tu te porte très bien ainsi que notre petit diable de Zizou
que tout marche du mieux possible pour vous. Tu as étée bien
inquiète car tu es restée plusieurs jours sans me lire. Ça ne
m’étonne pas du tout de la manière que tout marchait pendant
que nous étions en ligne. C’est bien embêtant de rester ainsi sans
nouvelles. Tu n’as rien reçu à la date du 2 et du 3, pourtant je
t’ais écris seulement les lettres se sont perdues.
.   Chère petite fenotte je t’écris du fond de ma cagna car il tom-
be de l’eau, à tenant, à verse. L’artillerie fait un foin de
tout les diables. Je t’ais dis tout à l’heure que nous déména-
gions ce soir, il paraitrait qu’il y aurait contre ordre : ordre,
contre ordre, désordre. Nous déménagerions demain. Je ne cher-
che plus à comprendre, il y a de quoi devenir dingo. Je m’attend
à tout. Enfin ! Espérons que la chance ne nous abandonnera pas
et que cette maudite guerre finira plus tôt que ça ne parait.
j’ais reçu une carte du Joanny qui me dit qu’il doit partir a
l’hôpital pour suivre un traitement pour ses oreilles, il ne sait pas
encore s’il ira à Vichy ou à Clermont. Je crois bien que jusqu’au bout
il aura de la chance. Tant mieux ! Il y a bien assez de moi et du
Georges pour être au danger. Il termine en me disant de t’envoyer
de bons baisers ainsi qu’au Zizou.
.    Au revoir Mamie chérie. A demain… j’espère pouvoir te
lire à nouveau et avoir de bonnes nouvelles de mes deux gosses ché-
ries que j’aime plus que tout au monde. Mille bisettes à notre ga-
mine. Bien le bonjour à toute la famille. bonne santé et bonne
chance à tous et que j’ais le bonheur de tous vous revoir au plus tôt.
.    Ton Simon qui t’adore de toutes ses forces et qui t’embrasse
des millions de fois bien fort comme pendant la permission. Je t’ai-
me bien… bien… rien que toi toute seule. Je suis entièrement à ma

Vous pourriez aimer lire ...

7 août 1917 : tu ne peux t’imaginer dans quel cloaque nous vivons.
19 août 1917 : nous en sommes à la quatrième année et aucune puissance ne veut céder.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales