Recto
. Le 3 Novembre 2017
( en haut à gauche : Tout à/ toi pour/
toujours / Collay / Simon /
Je te renvoi deux de tes cartes lettres/
Fais savoir quand tu les auras reçu)
. Ma Jeannot chérie
. C’est avec beaucoup de plaisir
que j’ais lu aujourd’hui ta carte du
29 écoulé. Je suis content de vous savoir
toujours en parfaite santé. J’espère et je
souhaite que ça se maintienne toujours
ainsi pour toute la famille. Notre Zizou
est contente de sa poupée, ça l’amuse et
elle est un peu moins polissonne et em-
bête moins la grand- mère Génie. Le
temps lui dure que je revienne pour me
faire voir cette poupée, mais comme toi
je pense que quand je reviendrai la
poupée sera cassée, elle ne peut durer si
longtemps que cela.
. Ma Nonot chérie. Pas pas grand
chose à t’apprendre depuis hier. Je me
Verso
porte toujours assez bien. Nous sommes tou-
jours au même endroit. Nous avons en-
core beaucoup de brouillard et beaucoup
de boue, on sent l’humidité qui nous
fait frisonner. J’ais bien froid aux pieds.
Ce matin nous en avons emporté deux
sur le brancard, ils ne pouvaient plus
se tenir sur leurs pieds. Ce n’est pas le
rêve. Heureusement que depuis leur coup
de main, les bôches ne nous ont plus guère
bombardé. Est-ce que ça durera ? Nous
ne savons toujours pas quand on nous
sortira de par ici, nous attendons avec
beaucoup d’impatience.
. Je n’ais toujours rien reçu du Georges.
J’attend impatiemment une lettre de lui.
. Mamie chérie. Tu me demandes s’il faut
m’envoyer un coli. Ce n’est pas la peine pour
le moment ; d’ici que tu auras reçu ma lettre
et que le coli arriverait, nous serions sûrement
relevé de par ici. Du reste, si nous sommes très
mal par ici nous n’avons pas enduré la faim
jusqu’à présent ; nous avons eu à peu près le
nécessaire. Il est à souhaiter que ça dure et
qu’on nous sorte au plus tôt de par ici.
. Au sujet d’imprudences : tu as parfaitement
compris ce que je voulais savoir. Tant mieux !
La réponse est telle que je la désirais. Comme
toi je pense que nous avons assez de notre Zizou
polissonne que tu embrasseras bien fort pour moi.
Au revoir petite femme chérie. J’espère te relire
et avoir toujours de vos bonnes nouvelles. Je m’en-
nui bien loin de mes deux gosses chéries. Vivement
bien vivement la Paix quez nous désirons tous
avec impatience. A demain ma Nonot des
bois. Ton Simon pense à toi continuellement et
t’envoi ses plus douces caresses et bisettes.
Je t’embrasse bien fort et bien tendrement
comme pendant les dix nuits de la permission
bien courte.
On vient nous chercher pour en emmener un autre
sur le brancard, il ne peut plus marcher. Qu’est-ce que
nous prenons. Il y en a mare de cette vie de chien.
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