Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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3 novembre 1917 : Il y en a marre de cette vie de chien.

20 novembre 2017 Laisser un commentaire

Recto

Elle est un peu moins polissonne et embête moins la grand- mère Génie.

Zizou est contente de sa poupée.

.                         Le 3 Novembre 2017
( en haut à gauche : Tout à/ toi pour/
toujours / Collay / Simon /
Je te renvoi deux de tes cartes lettres/
Fais savoir quand tu les auras reçu)
.               Ma Jeannot chérie
.        C’est avec beaucoup de plaisir
que j’ais lu aujourd’hui ta carte du
29 écoulé. Je suis content de vous savoir
toujours en parfaite santé. J’espère et je
souhaite que ça se maintienne toujours
ainsi pour toute la famille. Notre Zizou
est contente de sa poupée, ça l’amuse et
elle est un peu moins polissonne et em-
bête moins la grand- mère Génie. Le
temps lui dure que je revienne pour me
faire voir cette poupée, mais comme toi
je pense que quand je reviendrai la
poupée sera cassée, elle ne peut durer si
longtemps que cela.
.    Ma Nonot chérie. Pas pas grand
chose à t’apprendre depuis hier. Je me

 

 

Verso

. Il est à souhaiter que ça dure et qu’on nous sorte au plus tôt de par ici.

Les bôches ne nous ont plus guère bombardés.

porte toujours assez bien. Nous sommes tou-
jours au même endroit. Nous avons en-
core beaucoup de brouillard et beaucoup
de boue, on sent l’humidité qui nous
fait frisonner. J’ais bien froid aux pieds.
Ce matin nous en avons emporté deux
sur le brancard, ils ne pouvaient plus
se tenir sur leurs pieds. Ce n’est pas le
rêve. Heureusement que depuis leur coup
de main, les bôches ne nous ont plus guère
bombardé. Est-ce que ça durera ? Nous
ne savons toujours pas quand on nous
sortira de par ici, nous attendons avec
beaucoup d’impatience.
.    Je n’ais toujours rien reçu du Georges.
J’attend impatiemment une lettre de lui.
.    Mamie chérie. Tu me demandes s’il faut
m’envoyer un coli. Ce n’est pas la peine pour
le moment ; d’ici que tu auras reçu ma lettre
et que le coli arriverait, nous serions sûrement
relevé de par ici. Du reste, si nous sommes très
mal par ici nous n’avons pas enduré la faim
jusqu’à présent  ; nous avons eu à peu près le
nécessaire. Il est à souhaiter que ça dure et
qu’on nous sorte au plus tôt de par ici.
.  Au sujet d’imprudences : tu as parfaitement
compris ce que je voulais savoir. Tant mieux !
La réponse est telle que je la désirais. Comme
toi je pense que nous avons assez de notre Zizou
polissonne que tu embrasseras bien fort pour moi.
Au revoir petite femme chérie. J’espère te relire
et avoir toujours de vos bonnes nouvelles. Je m’en-
nui bien loin de mes deux gosses chéries. Vivement
bien vivement la Paix quez nous désirons tous
avec impatience. A demain ma Nonot des
bois. Ton Simon pense à toi continuellement et
t’envoi ses plus douces caresses et bisettes.
Je t’embrasse bien fort et bien tendrement
comme pendant les dix nuits de la permission
bien courte.
On vient nous chercher pour en emmener un autre
sur le brancard, il ne peut plus marcher. Qu’est-ce que
nous prenons. Il y en a mare de cette vie de chien.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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