. 5 décembre 1917
( en haut à gauche : Bien / le bonjour/
à toute la / famille / je t’aime / Collay)
. Ma petite femme chérie
. Je viens de lire avec beaucoup de plaisir ta
carte du 1er courant. Je suis content de vous ap-
prendre toujours en bonne santé et de savoir que
ton travail marche assez bien. Le secteur est
calme personne ne t’embête ; c’est déjà quelque
chose. Espérons que ça marchera toujours à peu
près ; car au prix que sont les vivres actuelle-
ment il ne doit pas faire bon chômer. Quand je
pense qu’il vous faut payer la livre de beurre
4 f je me demande jusqu’où ça va aller si ça
continu.
. Mamie chérie. Si ton secteur est calme, le
mien en rechan revanche ne l’est pas beaucoup
Il s’en manque d’un peu. Cette nuit nous avons
eu encore des désagréments ; ce matin à 4 heures
un obus à gaz est tombé juste à une entrée de
la sape que nous habitons, heureusement que
nous nous en sommes aperçu à temps. Nous
avons tout de même pris une bonne prise, je
croyais d’étouffer. Nous sommes sorti dehors, il
faisait de l’air ça nous a fait du bien. Toute la
journée nous avons été fatigués, à présent ça
va bien mieux, c’est passé. Il y avait Philibert
Faure et Gaurand avec moi, ils sont remis eux
aussi. Je t’écris du même endroit qu’hier, je
me demande quand on nous sortira de par
ici. Ah ! vivement … bien vivement. J’espère que
ça ne va pas tarder à présent.
. Au revoir Mamie chérie. Embrasse bien
notre gentille Zizi pour son papa qui vous en-
voi ses plus douces caresses et bisettes à toutes
deux. Je vous aime bien mes deux gosses ché-
ries ; je pense à vous constamment et le temps
me dure bien de vous revoir. Ah ! vivement …
bien vivement que nous soyons réunis pour tou-
jours. Ton petit mari qui t’adore et qui t’em-
brasse bien fort comme pendant la perm dé-
jà si loin. Ton Simon tout à sa Jeannot des
bois qui est toute sa vie. Je t’aime bien … bien
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