Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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12 décembre 1917 : j’avais l’estomac délabré par toutes les saloperies que nous avons mangées en ligne.

21 décembre 2017 Laisser un commentaire

Pour nous je crois que cet hiver nous n’aurons pas beaucoup de repos.

En ce moment, il y a rien de drôle pour personne.

.            12 décembre 1917
( en haut à gauche : ton / petit mari /
tout à sa Nonot / Simon    Collay )
.            Ma bien chère petite femme
.  J’ais reçu hier soir ta lettre du 7 et à l’instant celle
du 8. Je suis bien content de pouvoir te lire régulièrement
et de savoir mes deux gosses chéries en parfaite santé.
.       Ma Nonot je ne t’écrirai pas longuement car l’heure
de la levée des lettres n’est pas loin et je n’ais pas eu le
temps de t’écrire avant. Nous avons un temps toujours
bien froid, les nuits ça gèle assez fortement. Ce matin
nous avons eu revue de cantonnement, il a fallu
nettoyer à tenant. Cet après-midi il y a eu prise
d’armes pour une distribution de croix de guerre
Nous arrivons. C’est pourquoi je n’ais pas eu le
temps de t’écrire avant.
.    Il ne fait pas chaud pour t’écrire. Je ne sais où
me mettre ; dans la grange où nous couchons il y fait
un froid de loup.
.    Aujourd’hui à midi nous avons fait un petit
repas avec mes camarades brancardiers. Nous avions
chacun une côtelette de cochon, un plat de patates,
une salade avec le vin ça nous faisait chacun
5f50 . Il ne fait pas bon se payer quelque chose.
Nous avons tout de même fait un bon repas, ça m’a
fait plaisir car j’avais l’estomac délabré par toutes
les saloperies que nous avons mangé en ligne.
.    Mamie chérie, tu n’as pas l’air d’être contente de
tes camarades d’atelier, elles sont grossières et ce mêle
à des choses qu’elles ne comprennent pas. Que veux-
tu ! … Laisse-les de côté et fais comme si tu étais
seule. Certe ce n’est pas drôle. Mais en ce moment
il y a rien de drôle pour personne. Pour nous je crois
que cet hiver nous n’aurons pas beaucoup de repos.
La situation ne me parait pas brillante. Pourvu
que la chance soit avec nous jusqu’au bout, ce sera
déjà quelque chose. Au revoir Mamour. Embrasse
bien notre Zizi pour son papa. Bien le bonjour à ta
mère, à toute la famille. Bonne santé à tous.
.    Ton petit mari qui t’adore t’envoi de bien dou-
ces caresses en songeant aux beaux jours d’autrefois
Ton Simon tout à toi et qui t’embrasse bien fort
sur ta bouche, tes yeux, ton cou… partout

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- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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