Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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3 décembre 1917 : ce n’est jamais que 2 heures et demi de marche pénible.

19 décembre 2017 Laisser un commentaire

Nous ne sommes pas trop mal pourvu que les bôches nous fichent la paix.

Ils arrosent le terrain avec des obus et à la mitrailleuse.

3 décembre 1917
( en haut à gauche : Ton / Simon /
qui s’ennui / bien loin de ses /
deux gosses chéries / Quand serons-nous/
donc réunis pour toujours / Que c’est long /
Collay )
.               Ma petite femme chérie
.   J’ais reçu hier soir ta carte du 28 écoulé et ta
lettre du 29 à laquelle tu as joins la réponse de
Zacco, laquelle en effet n’est guère brillante Que veux-
tu nous n’avons guère de veine ; enfin puisqu’il doit
te causer tu verras bien ce qu’il te diras, mais ce n’est
pas la peine de compter là-dessus. Tu me dis aussi qu’il
y a du grabuge à St Etienne et que la police et la troupe
de Montbrison y sont parti. D’autres camarades l’on su
eux aussi mais on ne sait pas ce qu’il y a exacte-
ment, ce doit être encore messieurs les embusqués
qui doivent trouver qu’ils ne gagnent pas encore suf-
fisamment. Du reste je crois que les officiers viennent
d’être encore augmentés, les sous-officiers aussi, il n’y
a que le pauvre con de simple soldat, celui qui peine
le plus, celui-là n’est guère digne d’intérêts pour les
crapules qui nous commandent et nous gouvernent.
Mamie chérie. Je suis content de vous savoir en bonne
santé. Seulement vers vous aussi il fait bien mauvais
temps. Ici cette nuit il a tombé un peu de neige puis
ça a gelé. Je suis allé chercher la soupe dans la nuit, c’est
mon tour tous les deux jours et ce n’est pas une petite cor-
vée tu peux me croire, il y a un bon bout de chemin à faire
et dans des endroits pas facile à marcher, encore si les
boches ne tirent pas ça va ce n’est jamais que 2 heures
et demi de marche pénible, mais c’est souvent qu’il arro-
sent le terrain avec des obus et à la mitrailleuse. Hier
soir à 6 heures nous avons déménagé, le voyage a duré
trois quarts d’heure et nous sommes installés à nouveau
dans un autre abri boche car ma compagnie est de ré-
serve. Nous ne sommes pas trop mal pourvu que les
bôches nous fichent la paix. Je ne sais pas si nous mon-
terons aux tranchées d’avants postes, il faudrait bien que
nous soyons relevés avant, je pense que ça finira par ve-
nir car depuis que nous sommes par ici ce ne serait pas
malheureux qu’on nous en sorte.
.        Mamie chérie. Tu me dis que Berger t’a fait dire
d’aller travailler, tu vas donc quitter l’usine Derung
tant mieux !. J’espère que chez Epitalon le travail se main-
tiendra et qu’il n’y aura pas de petit béguin pour t’opportu-
ner… Au revoir petite femme. Embrasse bien notre Zizi
pour son papa. Donne bien le bonjour à ta mère, à chez
moi, à toute la famille. Bonne santé et bonne chance à tous
Ton petit homme qui t’adore de tout son cœur plein de toi
t’envoi ses plus douces caresses et t’embrasse bien fort sur ta
bouche, tes yeux, ton cou partout. Souviens-toi. Attend –moi
Je t’aime bien … bien et ne t’oubli pas un instant.

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30 novembre 1917 : nous y resterons un moment dans ce maudit secteur.
5 décembre 1917 : un obus à gaz est tombé juste à une entrée de la sape que nous habitons.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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