4 juillet 1915
. Chère femme Cher oncle
. Je viens de recevoir votre lettre du 2 juillet
qui me fait savoir de bonnes nouvelles de tous
ceux que j’aime et qui m’intéressent.
. Je suis heureux d’apprendre que demain
notre Zizou va aller à l’école décidément
c’est une grande fille que le temps me dure
bien de revoir. Espérons que la joie de retour-
ner près de vous m’est réservée. Je vais tou-
jours bien. Le temps s’est remis au beau
et demain nous devons aller dans un village
de première ligne. Béthancourt. Je ne sais si
nous y resterons longtemps. Là ou ailleurs
tant que je serai loin de vous et au danger,
que m’importe, les obus tombent aussi bien a
un endroit qu’à un autre et la vie est aussi
dénuée de charmes au village qu’aux avants-
postes. Enfin ! patientons et que la chance nous
favorise jusqu’au bout. Bien des choses a
mes parents, a ma belle-mère, à l’oncle de la
Craze. Bonne santé à tous. Au revoir ma
Jeannot chérie, ton Simon t’embrasse bien
tendrement ( comme autrefois : souviens-toi) Au revoir
Cher oncle je n’oubli pas tout ce que tu fais pour
moi. Je t’en remerci et je t’embrasse bien fort.
J’espère que ton travail marche bien et que
Tes affaires ne te laisse pas de souci. Votre
Simon qui pense à vous continuel-
lement. Au plus tôt que nous soyons réunis
Collay Embrassez bien fort notre
. gamine pour son papa.
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