Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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30 juin 1915 : les boyaux sont pleins de boue

30 juin 2015 Laisser un commentaire

Ma Jeannot je sens très bien  que cette situation ne t’amuse pas

Tu as l’air très froissée de ma lettre du 22

 

.                                                                       30 juin 1915
( en angle gauche, en triangle
Bien le bonjour de mes 3 copains)

.                                 Ma Jeannot chérie

.              Je viens de recevoir ta lettre du 27 courant, tu
as l’air très froissée de ma lettre du 22, pourtant je n’ai
nullement voulu te froisser. Que veux-tu ? Je désire telle
ment tes lettres que je suis tellement en peine quand je ne re
çois rien et la vie que l’on mène est tellement énervante
que je ne puis m’empêcher de te faire remarquer que tes
lettres sont longues à venir et parfois espacées. Quand a
douter de toi ? Jamais ; car du jour où j’en arriverais la
je serais très malheureux et puis le souvenir du passé
m’est une garantie , j’ai toujours eu confiance en toi
et notre amour a été si grand et est encore si grand que
je ne puis croire qu’il puisse être atteint car que
parce que la fatalité me retient loin de toi. J’ai pu
t’écrire que je te trouvais un peu indifférente et c’est
surtout le dépit de ne pas avoir de nouvelles qui me l’a fait
faire. Pour ce qui est d’envoyer notre Zizou à la messe à son
âge ça n’a guère d’importance, plus tard nous verrons ce que
nous devons faire ; notre enfant se porte et profite bien pour
le moment c’est le principale. Ma Jeannot je sens très bien
que cette situation ne t’amuse pas et je ne doute pas que ta
conduite soit irréprochable. Ne pensons plus à ce que je puis
t’avoir écris de mal et écris moi le plus souvent possible
je t’aime : tu n’as pas à en douter continuellement je pense a
toi et à notre enfant et c’est toujours avec impatience que j’attends
l’heureux jour du retour. J’ai reçu une lettre du Louis qui me dis
de bien vous envoyer le bonjour, il se porte toujours bien et il est
toujours au même endroit. Nous avons toujours la pluie et
c’est très embêtant car les boyaux sont pleins de boue.
Au revoir donc ma chère femme tu donneras
bien le bonjour à l’oncle dont j’attend la photo, a
mes parents, à ta mère, à toute la famille et à ma
dame Berger. Je vous aime bien tous et je vous
embrasse bien fort en souhaitant de vous revoir
le plus tôt possible.
Votre Simon qui pense à vous       Collay

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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