Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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4 février 1917 : Ce n’est plus une existence.

5 février 2017 Laisser un commentaire

si cela t’est possible dis-moi combien il y avait de tonnes de charbon

Les pauvres gens se gèlent

.              4 février 1917
( en haut à gauche : Ton     ( en haut à droite : Simon Collay
petit hom-/me qui t’a-          Excuse l’écriture
dore et t’envoi                        j’ais les doigts
ses meilleures caresses          gelés)
et ses plus doux baisers
Souviens-toi. Je t’aime)
.                             Ma Jeannot chérie

.                J’ais reçu hier ta gentille carte du
31 écoulé. Il fait très froid vers vous, ici c’est pa-
reil. Je ne sais où me mettre pour t’écrire. Pour
manger il faut faire dégeler le vin et le pain aux
cuisines. C’est n’est plus une existence. Vous devez
bien avoir froid vous aussi  comment allez-vous
faire pour avoir du charbon. C’est tout de même
bien ennuyeux. Tu me dis que le maire de Moingt
a distribué quelques quintaux de charbon et
qu’il garde le reste pour lui. Es-tu bien sûre de
cela. Renseigne-toi bien et si cela t’est possible
dis-moi combien il y avait de tonnes de charbon
[….] on m’a dit qu’il y en aurait eu 16 tonnes.
Combien en a-t-il donné ? Après si je crois que
ce soit utile je lui écrirai a monsieur le maire.
Ce serait tout de même malheureux que les pau-
vres gens se gèlent pendant que certains continuraient
d’accaparer le charbon. Le vin me dis-tu a gelé
dans la bouteille, mais notre Zizou doit bien avoir
froid, sespetites mains doivent êtres gelées. C’est tout
de même trop dure … Ah ! si toute cette bande de
fainéants étaient obligée de supporter les mêmes
privations, la guerre serait vite finie. Pas de dan-
ger que la canaille manque de quelque chose.
Si les ouvriers n’étaient pas si cons, il faudrait
que tout cela se paie à la fin de la guerre. Pour-
rais-je te lire ce soir, chère petite femme. Le
temps me dure que les lettres arrivent. Ils me tar-
de d’avoir d’autres nouvelles de mes deux êtres ché-
ries. Vivment que cette horrible guerre prenne
fin, que nous soyons enfin réunis. Au revoir
mamie chérie. Embrasse bien fort notre gamine
pour moi. elle doit bien avoir froid la pauvre
gosse. Bien des choses à ta mère, à mes parents
à toute la famille. Bonne santé à tous. Je t’aime
de toutes mes forces et ne cesse de penser à toi.

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- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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