. 31 Octobre 1917
( en haut à gauche : Ton / Simon /
entièrement / à toi et pour / toujours.
Je t’adore / et j’ attend / Collay )
. Ma Jeannot chérie
. Je t’envoi deux mots je ne t’écris pas longue-
ment car je suis fatigué. La santé est tou-
jours bonne. Les bôches nous ont fortement
bombardé hier toute la journée et ce matin
à 4 heures autre bombardement et coup de main
boche. Ils nous ont fait des victimes mais en
ont laissé des leurs. Il ne s’en est guère fallu
que nous soyons prisonniers ; heureusement
il n’en est rien. A présent c’est assez calme
mais savoir si ça durera. Je suis fatigué
car malheureusement nous avons eu du
travail et pas facile. Si ça reste calme
j’essayerai de dormir un peu. Je n’ais
rien reçu de toi aujourd’hui, peut-être
qu’avec ce qui s’est passé des lettres
ce seront perdues, car les agents de liaison
les distribuent juste au moment où
l’affaire s’est produite. Il y en a bien
mare de tout ça et malheureusement je
n’en vois pas encore la fin. Je suis com-
plètement abruti. Vivement que nous sor-
tions de par ici.
. Au revoir mamie chérie. Embrasse
bien fort notre gentille petite Zizou pour
son papa qui ne cesse de penser à ses
deux gosses chéries loin desquelles la vie
lui est bien dure et bien insupportable.
Bien le bonjour à ta mère, à chez
moi, à toute la famille. Bonne san-
té et à vous revoir tous le plus tot possi-
ble. Ton petit mari, qui dans n’impor-
te quelle situation, n’oubli sa Jean-
not et sa petite Zizi. Je t’embrasse des
millions de fois bien fort partout comme
pendant les dix jours si vite passés.
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