Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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31 juillet 1918 : Elle attend toujours son papa ; mais son papa attend lui aussi.

3 août 2018 Laisser un commentaire

Elle attend toujours son papa.

Quand elle ira à l’école
elle deviendra plus sage.

.                          31 juillet 1918

( en haut à gauche : Ton / Simon / Collay)

.                  Ma Jeannot bien-aimée

.    C’est avec beaucoup de plaisir que je viens de lire ta lettre du
25 courant. Je commençais d’être rudement ennuyé, j’avais
grand peur que tu sois plus malade. Enfin ! Tant mieux !—
Tu me dis que ça ne va pas trop mal, il n’y a que l’estomac
qui te brûle, me dis-tu ; j’espère que quand tu recevras ma car-
te ça t’aura pas et que tout ira bien. Notre Zizou est toujours
bien diable et polissonne, malgré qu’elle ai bien grandi elle
ne se corrige pas. Il faut espérer que quand elle ira à l’école
elle deviendra plus sage. Elle attend toujours son papa ; mais
son papa attend lui aussi et avec beaucoup d’impatience
le temps lui dure de pouvoir embrasser bien fort ses deux
gosses chéries. Comme je te l’ais déjà écris, si rien de facheux
ne se produit j’espère prendre le train pour Montbrison
vers le 10 prochain.
.            Petite femme. J’espère que vous aurez reçu la lettre
dans laquelle je vous expliquais l’erreur qui s’était produit
et qui vous a fait tirer peine à mon sujet. C’est notre capo-
ral brancardier qui se nomme Colly qui a été blessé peu
gravement à une main, comme son nom se rapproche beau-
coup du mien c’est ce qui a fait confondre les parents a
Gaurand. Comme je te l’ais déjà écris je n’ais pas une
égratignure et la santé est bonne. Je suis très impatient
de revoir mes deux gosses chéries et toute la famille, vivement
que je prenne le train.
.        Rien de nouveau depuis hier. Nous sommes tou-
jours dans le même patelin. Cet après-midi nous sommes
allé prendre un bain. Je me suis amusé à nager un bon
moment. Ce qu’il y a d’embêtant c’est qu’il faut que
nous nous préparions pour passer une revue pour la remise
de la fourragère. Je n’ais encore pas eu le courage de rien faire
je vais avoir du travail. Vivement la perme. J’attends ! –
.        Au revoir ma petite fenotte. Embrasse bien fort
notre gentille petite Zizou pour son papa qui pense à vous
constamment et qui est très très impatient de vous revoir.
Bien le bonjour à ta mère que tu embrasseras bien pour
moi. J’espère vous retrouver tous en parfaite santé.
.      Ton petit mari qui t’adore et qui trouve le temps bien
long. Je t’aime de tout mon cœur plein de toi et t’envoi
de bien douces bises et caresses. Souviens-toi ! Attends
moi ! – Nous avons beau temps, mais les jours sont bien longs
.      Je t’embrasse encore bien fort mille fois.

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

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