. 31 juillet 1918
( en haut à gauche : Ton / Simon / Collay)
. Ma Jeannot bien-aimée
. C’est avec beaucoup de plaisir que je viens de lire ta lettre du
25 courant. Je commençais d’être rudement ennuyé, j’avais
grand peur que tu sois plus malade. Enfin ! Tant mieux !—
Tu me dis que ça ne va pas trop mal, il n’y a que l’estomac
qui te brûle, me dis-tu ; j’espère que quand tu recevras ma car-
te ça t’aura pas et que tout ira bien. Notre Zizou est toujours
bien diable et polissonne, malgré qu’elle ai bien grandi elle
ne se corrige pas. Il faut espérer que quand elle ira à l’école
elle deviendra plus sage. Elle attend toujours son papa ; mais
son papa attend lui aussi et avec beaucoup d’impatience
le temps lui dure de pouvoir embrasser bien fort ses deux
gosses chéries. Comme je te l’ais déjà écris, si rien de facheux
ne se produit j’espère prendre le train pour Montbrison
vers le 10 prochain.
. Petite femme. J’espère que vous aurez reçu la lettre
dans laquelle je vous expliquais l’erreur qui s’était produit
et qui vous a fait tirer peine à mon sujet. C’est notre capo-
ral brancardier qui se nomme Colly qui a été blessé peu
gravement à une main, comme son nom se rapproche beau-
coup du mien c’est ce qui a fait confondre les parents a
Gaurand. Comme je te l’ais déjà écris je n’ais pas une
égratignure et la santé est bonne. Je suis très impatient
de revoir mes deux gosses chéries et toute la famille, vivement
que je prenne le train.
. Rien de nouveau depuis hier. Nous sommes tou-
jours dans le même patelin. Cet après-midi nous sommes
allé prendre un bain. Je me suis amusé à nager un bon
moment. Ce qu’il y a d’embêtant c’est qu’il faut que
nous nous préparions pour passer une revue pour la remise
de la fourragère. Je n’ais encore pas eu le courage de rien faire
je vais avoir du travail. Vivement la perme. J’attends ! –
. Au revoir ma petite fenotte. Embrasse bien fort
notre gentille petite Zizou pour son papa qui pense à vous
constamment et qui est très très impatient de vous revoir.
Bien le bonjour à ta mère que tu embrasseras bien pour
moi. J’espère vous retrouver tous en parfaite santé.
. Ton petit mari qui t’adore et qui trouve le temps bien
long. Je t’aime de tout mon cœur plein de toi et t’envoi
de bien douces bises et caresses. Souviens-toi ! Attends
moi ! – Nous avons beau temps, mais les jours sont bien longs
. Je t’embrasse encore bien fort mille fois.
Laissez votre message