Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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30 juillet 1918 : je pense partir en perme vers le 10 du mois prochain.

2 août 2018 Laisser un commentaire

Recto

J’ai peur que tu ne sois réellement malade.

Je suis très inquiet.


.                                     30 juillet 1918
.           Bien chère petite femme
Je suis très inquiet. Voilà deux jours que je
n’ais pas de tes nouvelles et dans ta dernière tu
me disait que tu étais fatiguée. J’ais peur que
tu ne sois réellement malade. Je suis bien
ennuyé et je vais attendre avec beau-
coup d’impatience en espérant que j’aurai
enfin une lettre de toi et de bonnes nouvelles.
Il ne manquerait plus que tu ne sois malade
ce serait le comble ; Vivement demain, le
temps va me paraitre bien long d’ici-là.
.        Je ne t’ais pas écris hier. Je n’en ais
pas eu le temps car il faut qu’on se nettoie et
se prépare à passer une revue, pour la remise
de la fourragère sans doute. Je me suis fait
une musette car j’en avais une qui ne tenait
plus debout et qui était dégoûtante. Je me
suis bien piqué les doigts car je ne suis guère
habile à la couture. Enfin elle est fini. Il faut
que je lave ma capote, ma veste ; pas moyen
d’être tranquil.
.        Je me porte toujours bien et je com-
mence de me remettre de mes fatigues. Nous
avons un temps superbe. Tout irait bien
si je n’étais pas ennuyé à ton sujet. Vive-
ment que je reçoive une de tes lettres avec
de bonnes nouvelles.
.        Je suis aussi inquiet au sujet du
Louis car j’ais appris ici que le camp d’a-
viation de Sommesous avait été bombardé
par les avions. J’ais bien reçu une lettre de
lui mais elle est du 3 et ça se serait pro-
duit après. Espérons qu’il ne lui sera rien

 

 

Verso

Il n’y aurait plus de travail.

Sa femme et la Claudia ne travaillent plus à la caserne.

arrivé de facheux et que j’aurai de ses nou-
velles sous peu. Il me dit que sa femme et
la Claudia ne travaillent plus à la caserne
il n’y aurait plus de travail. La cause est peut-
être bien ce que tu me m’avais écrit au sujet
de mon père. Les voilà bien logées à présent.
Il faut espérer qu’elles se débrouilleront et
trouveront de l’ouvrage.
.        Comme je te l’ais écrit avant-hier
si rien de facheux ne se produit je pense
partir en perme vers le 10 du mois prochain
et peut-être avant. Espérons qu’il n’y aura
pas d’accroc d’ici là et que bientôt je pour-
rai biser bien fort mes deux gosses chéries et
tous ceux qui nous sont chers. Tu peux croire
que le temps me dure et que les jours me pa-
raissent longs.
.        Au revoir Mamie chérie. Em-
brasse bien fort notre gentille Zizou pour
son papa qui pense constamment à vous
et vous envoi de bien douces caresses et bisettes
Vivement demain que je puisse te lire.
.        Bonjour pour moi à ta mère
à ta grand-mère, à toute la famille.
J’espère que tous vous êtes en parfaite
santé.
.        Ton petit mari qui attend impa-
tiemment la grande joie de pouvoir te
biser bien fort pour de bon.
.        Je t’aime bien … bien et t’embrasse
bien fort et passionnément.
.      Je t’adore et j’attends !
.            Ton Simon tout à sa Jeannot
des bois. A demain !
Collay

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Jeanne 23 juillet 1918 : souvent elle demande si son papa ne va pas venir bientôt.
31 juillet 1918 : Elle attend toujours son papa ; mais son papa attend lui aussi.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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