Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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30 septembre 1915 : j’ai eu la joie de revivre 7 jours près de vous

1 octobre 2015 Laisser un commentaire

Simon joint cette décoration à ses lettres

Fleurs séchées

Recto

Je n’ai encore rien reçu de toi hier

C’est bien long !

30 septembre 1915
( en diagonale à droite des fleurs :
Ton Simon
qui ne cesse de
penser à ses deux
gosses chéries.
Je t’aime)
.                  Ma Jeannot chérie

.     Décidément c’est embêtant
et malgré moi je suis inquiet.
Je n’ai encore rien reçu de
toi hier, ça fait 4 jours que
je n’ai pas de lettre de toi.
C’est bien long ! je comprend
( à gauche en vertical :
Ci-joint une autre photo. Me faire
.            savoir tout ce que tu auras
.                                     reçu
Centre gauche

bien que cela vient de la poste
ou plutôt de la censure. Je
suis embêté quand je reste si
longtemps sans te lire . Etant
loin de mes deux gosses chéries
je n’ai que tes lettres pour
me faire prendre patience
pour attendre la fin et le
retour près de vous. Loin
de vous je ne suis jamais tran
quil. Quelle existence que
de vivre ainsi séparés de ceux
que l’on aime le plus, de ceux
que l’on chérie de toutes ses
forces.
.        Je t’adore petite fem
me ; je t’adore ma bien-ai
mée Jeannot et je n’ai
qu’un désir : reprendre ma
place près de mes deux êtres
si chers. Je suis très im-

J’ai été heureux mais il ne me reste que des regrets

Je mène une vie de brute

Centre droit

patient. J’attend ! toujours
j’attend …mais ce que c’est
long… voilà 14 mois que
j’ai été forçé de vous abandon-
ner – voilà 14 mois que je mè-
ne une vie de brûte loin de tous
ceux que j’aime, privé de
vos caresses. J’ ai bien eu la
joie de revivre 7 jours près
de vous, mais ce qu’ils ont été
vite passés, ce que le temps s’écou
le vite quand on est heureux
.        J’ai vu notre Zizou, notre
gosse que je ne connaissait pre-
que pas, j’ai été heureux mais
il ne me reste que des regrets
plus cuisants. Oh ! vivement
que ça finisse, vivement
que nous soyons réunis et
que nous puissions nous refaire
une nouvelle vie heureuse.
Nous nous aimons bien mamie
.                                     des bois.

Verso

 

Si les évènements ne nous sont pas défavorables, quel bonheur sera le nôtre

Nous sommes toujours au même endroit

Si les évènements ne nous sont
pas défavorables, quel bonheur
sera le notre, nous ne sommes
pas riches, qu’importe, nous
travaillerons et notre grand
amour est pour nous le symbo-
le d’une union parfaite.
Je t’aime ! Je t’adore et j’attend
.        Ici : toujours même vie,
Nous sommes toujours au même
endroit, mêmes occupations
Aujourd’hui nous n’avons pas la
pluie, mais il ne fait pas chaud.
.          Au revoir petite amie
Embrasse bien notre enfant pour
moi, fait lui conserver le souvenir
de son papa. Bien des choses
à ta mère, grand-mère et a
mes parents. J’espère que ma
lettre vous trouvera tous en
excellente santé. Ton petit
homme bien à toi et qui t’envoi ses
plus doux baisers, ses plus tendres caresses

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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