Recto
. 30 juin 1918
. Ma Jeannot bien-aimée
Comme je m’y attendais hier soir à 8heures ½
nous nous sommes remis en route pour prendre
à nouveau les avants-postes. Nous sommes arri-
vés à destination vers les minuit ; notre voyage
s’est assez bien passé mais j’étais bien fatigué.
. Pour le moment j’habite dans la cave d’une
ferme, tout a fait en première ligne. Le jour on
ne peut pas sortir dehors, à moins que ce soit obligé,
car on est vu par les bôches. Le secteur jusqu’à.
présent m’a paru assez calme. Les bôches sont
d’un côté de la Marne et nous de l’autre
côté ; nous sommes séparés par cette grande
rivière, c’est une bonne affaire. Seulement
bien isolés par ici, la campagne est bien dis-
persée. J’ignore quand m’a lettre partira et
quand on nous apportera les notres. J’attends
avec impatience de te lire. Je m’ennui de
me sentir toujours si loin de toi et notre gen-
tille Zizi. Je ne cesse d’attendre la joie de vous
revoir et les journées me paraissent bien
longues toujours bien loin de vous.
. Je me porte toujours bien et nous
avons beau temps. Il fait un beau soleil
aussi les avions boches vadrouillent et
il faut s’abstenir de mettre le nez dehors.
. Nous ne somp sommes pas trop mal
ici. Nous couchons sur des couëtres de
plumes dans la cave. A côté nous avons
un grand jardin où il y a de beaux lé-
gumes. Si nous pouvons nous procurer de
la graisse ou du beurre nous pourrons faire
Verso
de bons frichti. Reste à savoir si nous trou-
verons ce qui manque.
. Et toi Mamour ? –Que fais-tu ? …
Est es-tu en bonne santé ainsi que notre ga-
mine et tous ceux qui nous intéressent ? –
j’attends une de tes lettres pour savoir. J’espère
qu’elle m’apportera de bonnes nouvelles de
tous ceux que j’aime.
. Au revoir ma Jeannot des bois. Em-
brasse bien notre fille pour son papa et
donne bien le bonjour à ta mère et à toute
la famille. – Je ne vous oubli pas un seul
instant et je ne cesse d’attendre l’heureux
jour qui nous réunira et nous rendra tout
notre bonheur.
. A demain Mamour. ! – Ton petit
mari qui tadore t’envoi de bien douces
caresses et t’embrasse bien fort des millions
de fois. Comme pendant la perme … sou-
viens-toi ! – Attends moi !
. Je t’aime de toutes mes forces et
avec notre gamine vous êtes toute ma vie
. mille millions de bien douces bises a
toutes deux. Vivement que j’ais la
joie de vous revoir.
. Ton Simon tout à toi entiè-
rement.
. Je t’aime et j’attends ! –
. Simon Collay
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