Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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30 juin 1918 : les avions boches vadrouillent.

17 juillet 2018 Laisser un commentaire

Nous sommes séparés par cette grande rivière, c’est une bonne affaire.

Prendre à nouveau les avants-postes.

Recto
.               30 juin 1918
.        Ma Jeannot bien-aimée
Comme je m’y attendais hier soir à 8heures ½
nous nous sommes remis en route pour prendre
à nouveau les avants-postes. Nous sommes arri-
vés à destination vers les minuit ; notre voyage
s’est assez bien passé mais j’étais bien fatigué.
.        Pour le moment j’habite dans la cave d’une
ferme, tout a fait en première ligne. Le jour on
ne peut pas sortir dehors, à moins que ce soit obligé,
car on est vu par les bôches. Le secteur jusqu’à.
présent m’a paru assez calme. Les bôches sont
d’un côté de la Marne et nous de l’autre
côté ; nous sommes séparés par cette grande
rivière, c’est une bonne affaire. Seulement
bien isolés par ici, la campagne est bien dis-
persée. J’ignore quand m’a lettre partira et
quand on nous apportera les notres. J’attends
avec impatience de te lire. Je m’ennui de
me sentir toujours si loin de toi et notre gen-
tille Zizi. Je ne cesse d’attendre la joie de vous
revoir et les journées me paraissent bien
longues toujours bien loin de vous.
.        Je me porte toujours bien et nous
avons beau temps. Il fait un beau soleil
aussi les avions boches vadrouillent et
il faut s’abstenir de mettre le nez dehors.
.    Nous ne somp sommes pas trop mal
ici. Nous couchons sur des couëtres de
plumes dans la cave. A côté nous avons
un grand jardin où il y a de beaux lé-
gumes. Si nous pouvons nous procurer de
la graisse ou du beurre nous pourrons faire

 

J’attends une de tes lettres pour savoir.

Es-tu en bonne santé ?

 

Verso
de bons frichti. Reste à savoir si nous trou-
verons ce qui manque.
.      Et toi Mamour ? –Que fais-tu ? …
Est es-tu en bonne santé ainsi que notre ga-
mine et tous ceux qui nous intéressent ? –
j’attends une de tes lettres pour savoir. J’espère
qu’elle m’apportera de bonnes nouvelles de
tous ceux que j’aime.
.      Au revoir ma Jeannot des bois. Em-
brasse bien notre fille pour son papa et
donne bien le bonjour à ta mère et à toute
la famille. – Je ne vous oubli pas un seul
instant et je ne cesse d’attendre l’heureux
jour qui nous réunira et nous rendra tout
notre bonheur.
.      A demain Mamour. ! – Ton petit
mari qui tadore t’envoi de bien douces
caresses et t’embrasse bien fort des millions
de fois. Comme pendant la perme … sou-
viens-toi ! – Attends moi !
.        Je t’aime de toutes mes forces et
avec notre gamine vous êtes toute ma vie
.   mille millions de bien douces bises a
toutes deux. Vivement que j’ais la
joie de vous revoir.
.        Ton Simon tout à toi entiè-
rement.
.        Je t’aime et j’attends ! –
.            Simon        Collay

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29 juin 1918 : il faut s’attendre à une nouvelle offensive bôche.
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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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