Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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29 juin 1918 : il faut s’attendre à une nouvelle offensive bôche.

15 juillet 2018 Laisser un commentaire

Recto
.                          29 juin 1918
.      Ma petite fenotte bien-aimée
Je viens de lire avec beaucoup de plaisir tes deux
lettres du 23 et 24 courant. Je suis bien content
quand je puis lire de bonnes nouvelles de mes deux
gosses chéries. Tu me dis que notre Zizou que porte tou-
jours bien, elle a bien grandit mais elle a maigrit,
elle est toujours bien diable et ne peut rester en place
il faut toujours qu’elle se remue, ce n’est donc pas étonnant
si elle n’est pas grasse. Ce qui est embêtant c’est que
le pipi au lit au lit ne passe pas ça devient ennuyeux, il fau-
drait pourtant arriver à la guérir. Mais comment ? …
on ne sait qu’y faire.
.    Vous avez à nouveau le beau temps. La vigne
me dis-tu est jolie, seulement les vers se sont mis
aux raisins. Il faut toujours qu’il y est quelque chose
qui aille de travers. Espérons que ce ne sera rien
et que la vendange ne sera pas compromise.
.            Pour moi la santé est toujours bonne
mais je suis fatigué. Nous nous sommes mis en
route la nuit passée à minuit et demi. Nous
sommes arrivés à destination vers les 5 heures du
matin. On a bu le jus et le bouillon et on s’est
couché sur la paille dans une écurie. Nous som-
mes dans un village mais cette nuit nous redé-
ménageons à nouveau et nous montons de nou-
veau en ligne. Nous avons tout simplement
changé de secteur. Espérons qu’ici tout se passe-
ra du mieux possible, que les bôches nous fiche-
ront la Paix et que de notre côté on ne nous force-
ra pas  aller les embêter. Nous avons beau
temps nous autres aussi, il fait soleil.
.    Je suis fatigué car je n’ais guère dormi. Je me

 

Espérons que la vendange ne sera pas compromise.

La vigne est jolie.

J’attends avec beaucoup d’impatience.

J’ai mal aux pieds.

 

Verso
suis couché à 6 heures à dix heures il a fallu man-
ger la soupe. J’ais mal aux pieds et je veux me
recoucher à nouveau pour être dispo pour faire
la route ce soir.
.        Mamour. Tu me parle d’un camarade
de ma compagnie qui a été blessé au coup de
main que nous avons fait à Avocourt et qui est
en traitement à Vichy avec Morel. J’ais vu
la lettre que Morel a écrit au Louis. Je connais
très bien le copain en question car c’est un ancien
de ma compagnie. Mais ce n’est pas moi qui l’ais
panser, ni un autre brancardier de la compagnie
pour la bonne raison que qu’il est parti tout
seul au poste de secours. Nous ne l’avons même
pas vu. Il a été blessé au coude et comme de juste
il s’est dépêché de sortir de la zône dangereuse.
C’est un brave garçon, un bon type.
.            Au revoir petite fenotte. A demain
J’espère que je pourrai te lire à nouveau et toujours
en bonne santé. Embrasse bien fort notre gamine
pour moi et donne bien le bonjour à ta mère, a
chez moi, à toute la famille. Bonne santé et
bonne chance à tous et vivement que j’ais la joie
de vous revoir tous. J’attends avec beaucoup d’im-
patience … Malheureusement il n’y faut pas compter
de sitôt. Pas même le mois prochain. On père lui
aussi m’a écrit qu’il comptait me voir bientôt a
présent que les permes avaient reprit. Malheureu-
sement ça ne marche pas vite et elles ne tarde-
ront certainement pas à être supprimées à nouveau
car il faut s’attendre à une nouvelle offensive
bôche. Enfin ! … Il faut prendre comme ça vient
quoique ça soit bien dure et bien cruel.
.      Au revoir ! Ton petit mari entièrement
à toi et qui t’envoi de bien douces caresses et t’em-
brasse bien fort comme pour la perme déjà si loin.
.   Je t’adore et pas un instant je ne cesse de penser
à toi et à notre gentille Zizi.
.            Ton Simon           Collay

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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