Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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30 avril 1918 : nous vivons une triste époque.

5 mai 2018 Laisser un commentaire

Tu me dis que tu es encore malade.

Nous n’avons pas de
chance.


Recto

.                   30 Avril 1918
.     Ma Jeannot chérie
Décidément nous n’avons pas de
chance ; dans ta lettre du 25 que
j’ais reçu hier soir tu me dis que tu
es encore malade et que tu as vomis
toute la nuit. Et pour comble tu
n’as pas de sucre pour te soigner .
nous vivons une triste époque.
.    Je suis bien inquiet et il me
tarde que les lettres soient arrivées,
peut-être pourrais-je lire de meil-
leures nouvelles de ma petite fe-
notte. J’attends impatiemment
Il ne manquerait plus que tu sois
malade sérieusement. J’ose espérer

 

 

Quand on pourra l’envoyer à l’école, elle obéira mieux.

Ce ne sera qu’un simple malaise.

Centre gauche
que ce ne sera pas et que ce ne sera
été qu’un simple malaise ; bien
assez embêtant tout de même.
.    Heureusement que tu me dis que
vous avez un beau soleil ; peut-
être que ça contribura à te remettre
.    Notre Zizou, elle, se porte
toujours bien, elle ne cesse de trotter
et de courir les rues. Je préfère la
savoir un peu diable que malade.
.  Quand on pourra l’envoyer
à l’école ça la mettra un peu
à la raison, elle obéira mieux.
.            Rien de changé pour
moi depuis hier. Je suis en par-
faite santé et regrette beaucoup
qu’il n’en soit pas de même pour
toi . Mais j’espère avoir de tes
bonnes nouvelles ce soir. J’attends !

 

 

C’est loin d’aller vite, l’abri n’est pas près d’être fini.

Nous charrions la brouette.


Centre droit
.  Aujourd’hui nous n’avons pas eu
de pluie jusqu’à présent ; il essaie
même de faire soleil mais le temps
est incertain et sujet à de brusques
variations.
.    Nous travaillons toujours a
la sape, nous charrions la brouette
pour sortir la pierre car c’est
tout de la pierre, aussi c’est loin
d’aller vite, l’abri n’est pas
près d’être fini.
.    Pas autre chose à t’apprendre,
sans doute que nous serons bientôt
relevés d’ici, nous irons dans un
village à l’arrière. A moins que
d’ici là il y ai un plus grand
changement, car il faut s’atten-
dre à toutes sortes de choses plu-
tôt désagréables. Enfin ! Patientons

 

 

Patientons en espérant que la chance sera avec nous jusqu’au bout.

Vivement la Paix tant
désirée.

Verso
le plus possible en espérant que la
chance sera avec nous jusqu’au
bout.
.        Vivement la Paix tant
désirée par tous et le retour défi-
nitif près de mes deux gosses ché-
ries que j’aime de toutes les forces
de mon être. Je ne vous oubli pas.
Je pense à vous constamment
et ne cesse d’attendre la fin de
cette cruelle séparation.
.    Au revoir ma Nonot des bois.
Ton Simon qui t’adore de toutes
son âme t’envoi ses plus douces
caresses et t’embrasse bien fort
partout, comme pendant la perme
comme autrefois au bois. Souviens-toi
Je n’aime que toi et je t’appar-
tiens entièrement. A demain
petite fenotte aimée.
.                               Collay

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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