Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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27 avril 1918 : La bataille a repris fortement dans les Flandres et dans la Somme.

4 mai 2018 Laisser un commentaire

C’est tout de même bien embêtant que nos lettres se perdent.

Celle du 19 a dû rester en route.


Recto

.                        27 Avril 1918
Signature
.       Ma bien chère petite femme
.             J’ais reçu hier soir tes lettres
du 20 et 21 courant, celle du 19
a dû rester en route, elle ne m’est
pas parvenue ; c’est tout de même bien
embêtant que nos lettres se perdent.
Hier soir j’ais reçu le coli que tu m’as
envoyé. Je n’ais pas goûté les fromages
qui ont l’air bien bons. Les pressions
c’est loin de ce que j’aurais désiré ; c’est
tout à fait des grosses pressions qu’il
me faut ; c’est pour mettre dans du
cuir, ça ne se coud pas. Il me les faudrait
à peu près de la grosseur du rond que
je mets en tête de ma lettre ; il m’en

 

 

 

Il ne manquerait plus que ça, la gêne est pourtant déjà assez grande.

Vous avez eu de la neige.

Centre gauche
faudrait deux ou trois. Tu me de-
mandes si je veux un autre coli. Oui
surtout si tu me trouve des pressions
Il me tarde de savoir si tu as reçu
le coli que je t’ai envoyé car j’ais
presque peur qu’il s’égare ou qu’il
ne te parvienne pas entier.
.     Petite fenotte. Je suis content
de te savoir mieux portante ; seulement
vous avez toujours un bien vilain
temps, vous avez eu de la neige
et vous craignez la gelée ; il ne
manquerait plus que ça, la gêne
est pourtant déjà assez grande.
Pour comble on vous a encore ame-
né des parisiens, deux cents et encore
de la troupe. Tu me dis qu’au
1er Mais on va vous donner la
carte d’alimentation ; on vous

 

 

 

 La bataille a repris fortement d et ça m’inquiète.

C’est aussi la crise du papier.


Centre droit
donnera bien la carte mais si avec
la carte vous ne pouvez même pas
vous procurer ce dont vous avez droit
ce n’est pas la peine qu’ils vous don-
nent de carte, surtout que c’est aussi
la crise du papier.
.          Pour moi rien de changé
depuis hier. Je me porte toujours
bien et je suis toujours au même
.                                             endroit
Aujourd’hui il ne pleut pas mais
Le temps est sombre.
.            Rien de nouveau par ici, nous
attendons les évènements qui ne
me paraissent que très peu favora-
bles. La bataille a repris forte-
ment dans les Flandres et dans
la Somme et ça m’inquiète
quelque peu. Enfin ! … Attendons
et espérons que la chance ne nous

 

 

 

On n'en fait pas de trop et ça nous distrait un peu.

On charrie des brouettes
de pierres.

Verso
ne nous abandonnera pas.
.      Aujourd’hui il nous travailler
avec les pionniers qui creusent
une sape, on charrie des brouettes
de pierres. On en fait pas de trop
et ça nous distrait un peu.
.     Au revoir Mamie chérie.
embrasse bien notre gentille Zizou
pour son papa et donne bien le
bonjour pour moi à toute la
famille. j’espère que tout a
le l’heure j’aurai une autre lettre
de toi et de bonnes nouvelles de
mes deux gosses chéries auxquelles
j’envoi mes plus douces caresses
et bisettes.
.   Ton Simon qui t’adore et t’em-
brasse bien fort et bien tendrement
Je ne cesse de penser à toi. Je n’aime
que toi … rien que toi ma Jeannot
des bois. Souviens-toi ! … J’attends

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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