Dimanche 30 août 1915…
Quand nous avons récupéré l’ensemble des lettres de Simon, nous en avons fait un tri chronologique, travail facilité par les dates mises en en-tête. Au terme de ces 13 premiers mois, nous voici devant la transcription de la lettre du « dimanche 30 août 1915 »
Nous y apprenons que Louis, le frère ainé, est au Maroc et que Simon se bat « en France, sur la frontière » Nous sommes en pleine contradiction avec les textes des dernières lettres qui nous situent son régiment au nord de Compiègne. Cette lettre est double et se continue avec une lettre du « lundi 31 août 1915 » On constate, après analyse détaillée, que l’année a été ajoutée sur les deux en-tête. Par qui ? Un ajout récent ou ancien ? Après vérification, on constate que le 30 août ne tombe pas un dimanche en 1915 mais que c’est le cas en 1914… Dès cet instant, on ne doit plus s’étonner de la localisation des deux frères.. Un lettre qui a donc été déclassée et que nous replaçons dans la chronologie initiale, avec toutes nos excuses d’avoir été ainsi abusés….
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Recto
. Dimanche 30 août
. Chère femme et chers parents
.Je viens de recevoir 4 lettres à la fois : une
datée du 15 une du 19 une du 20 une
du 21. Je suis content de savoir que dans
la famille tout le monde va bien et que
le Louis est toujours au Maroc, qu’il
y reste donc le plus longtemps possible.
Moi je porte toujours bien et le temps
me dure que tout cela se termine car
ce n’est vraiment pas une sinécure,
toujours il faut voir pleuvoir les obus
ça n’est guère drôle ! Chère Jeanne tu
me demande de te dire où je suis, si
j’avais pu vous le dire vous le sauriez
déjà mais ça nous ait défendu. Je
suis en France près de la frontière.
. Je n’ai besoin de rien et j’aurais besoin
de quelque chose ce serait la même, l’argent
nous sert à rien, nous ne pouvons nous en
servir, on se contente de ce que l’on nous
donne. Bien
. Lundi 31 août
Je n’ai pu vous terminer ma lettre
hier car il fallait recommencer le tra-
vail si peu agréable. Enfin ! Je ne suis
pas malade. En ce moment nous
sommes dans une tranchée à la
lisière d’un bois, on y a passer
Verso
la nuit, les pruscots sont environ a
neuf cent mètres en face de nous à la lisière
d’un autre bois. On attend
Bien des choses à l’oncle et à toute la
famille et à l’oncle de la Craze.
Celui qui vous aime tous et vous em-
brasse de tout cœur en attendant de
vos nouvelles.
Mille caresses, mille baisers à ma
chère femme et à ma gentille petite
Zizou que le temps me dure de revoir
Constamment je pense à vous
tous, constamment je regrette de
n’être plus à vos côtés.
Votre Simon Collay
qui vous aime bien
tous
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