. 22 août 1915
(en haut à gauche :
mille ( en haut à droite :
bisettes et Dans une
bien tendres enveloppe je te
caresses à mes deux renvoi 4 de tes
chéries ) lettres)
. Ma Jeannot chérie
. Aujourd’hui j’ai reçu ta lettre du 19 courant
c’est toujours avec beaucoup de plaisir que j’apprend que mes
deux gosses chéries sont en bonne santé ainsi que tous ceux que
j’aime. Pour moi ça ne va pas trop mal mais je m’ennui tou-
jours loin de vous ; depuis quelques jours nous sommes très occu-
pés notre commandant qui ne peut souffrir personne ne reste nous
laisse pas inoccupés. Nous avons encore la pluie ce qui est bien em-
bêtant, l’eau qui tombe en trop par ici ferait bien à Mont-
brison. Le temps me dure bien que vienne mon tour d’aller
en permission. Je serais bien heureux de vous revoir ; un an
en effet c’est bien long et je voudrais bien me rendre compte
comment le poupon que j’ai laissé s’est transformé en une
gentille petite fille qui embrasse bien fort son papa qu’elle
attend pour lui prodiguer ses petites caresses que je voudrais
bien goûter. Ce ne doit pas être bien commode, en effet, pour la
faire écrire mais ça me fait plaisir de lire quelques lignes tracées
par ma Jeannot conduisant la main inabile de notre Zizou. Je
vous aime tant, toutes deux, que tout ce qui est de vous me
procure une joie. L’absence est si longue et j’attend toujours
j’attend. Quand viendra la fin de ce cauchemar ? Quand
notre bonheur nous sera-t-il rendu. Quand aurais-je la
joie de vivre près de ce que j’ai de plus cher au monde.
. J’ai reçu une carte de mon frère Louis qui se porte
toujours bien, vers lui aussi il pleut tout le temps, il
me dit qu’il ne compte plus aller en permission que vers la
fin novembre ; il en est découragé. Il me charge de bien
t’envoyer le bonjour et mille baisers à notre gamine.
Au revoir chère petite femme. Ton Simon t’ai-
me bien tendrement et t’envoi ses meilleures caresses
et ses plus doux baisers. Bien des choses à ta mère
grand-mère et à mes parents. Bonne santé à tous
et que la chance soit avec nous jusqu’au bout à toi
pour toujours. Simon Collay
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