Recto
. 28 Septembre 1915
. Photo de Gourand
. Ce n’est pas nette. A refaire
. Ma Jeannot
. bien-aimée
. Hier je n’ai pas eu la
joie de te lire mais j’espère
que ce soir j’aurai une de tes
lettre qui m’apportera de bonne
nouvelles de mes deux chéries
Centre gauche
et de tous mes parents que j’aime
Je dois recevoir une mèche des
cheveux du Zizou. je voudrais
bien aussi en avoir des tiens.
Comme photo je voudrais mes
deux gosses ensemble, ma Jeannot
avec notre petit diable de Zizou.
Je vous aime bien toutes deux
pas un instant je ne cesse de
penser à vous, pas un instant
je ne cesse de désirer la fin
de cette maudite guerre à seule
fin de pouvoir reprendre ma
place près de vous, de vous
prodiguer mes caresses et de
faire mon possible pour vous
rendre heureuse. J’espère que
ma lettre trouvera toute la
famille en excellente santé,
sans que rien de facheux ne
ce soit produit pour aucun
. de ses membres
Centre droit
Je n’ai pas encore reçu de lettre
de chez moi. Je serais pourtant
content de les lire et Joanny
ou Georges pourrait bien s’ac-
quitter de cla cela. Georges devait
m’envoyer un rasoir avec tout
ce qu’il faut pour se faire la
barbe. J’espère qu’il n’oubliera
pas sa promesse.
Ici ! toujours pareil ; même
vie, mêmes occupations. Ce
matin nous n’avons pas eu de
pluie mais le temps est sombre
et froid. Je m’ennui toujours
loin de vous en désirant de
toutes mes forces le retour de
notre bonheur, de toutes nos
joies ; d’une vie unie et heureuse
. Hélas !… Rien… rien….Atten-
dre. toujours attendre.
. Les luttes continuent. Les massacres
Verso
aussi. Nous avons eu un succès
du côté d’Arras… mais ce n’est
peut-être pas aussi brillant que
ça ne parait, les résultats seront-ils
à la hauteur de couvrir le nombres
des victimes. Enfin ! attendons.
Patientons.
. Au revoir ma Jeannot
Ton Simon ne t’oublie pas
Il t’aime autant qu’on puisse
aimer et t’envoi ses meilleurs
baisers et ses plus douces caresses
Embrasse bien fort le Zizou pour
son papa. Bien des choses à ta
mère, à ta grand-mère, a
mes parents, à mes frères.
Bonne santé à tous
Vivement la fin de cet affreux
cauchemar.
Ton petit homme tout à toi
Je t’adore; Simon Collay
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