Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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3 janvier 1918 : on parle que nous ne tarderions pas d’être relevés par les Américains.

3 janvier 2018 Laisser un commentaire

Cette attente est bien longue et bien cruelle.

Une vie plus digne de personnes civilisées.

.                       3 Janvier 1918
( en haut à gauche : cruelle/ ton Simon/
qui t’envoi ses / plus douces caresses/
souviens-toi !/   Collay )
.          Ma gentille petite femme
.   Hier je n’ais rien reçu de toi, encore un retard de
la poste sans doute. J’espère avoir plus de chance ce
soir et pouvoir te lire longuement.
.    Pour moi rien de changé depuis hier. Je me porte
toujours assez bien et nous sommes toujours au
même endroit. Le temps est toujours bien froid. Heu-
reusement que nous pouvons nous chauffer tout a
notre aise par ici. Est-ce que çà durera ? Je ne crois
pas ; on parle que nous ne tarderions pas d’êtres relevés
par les américains. Cela ne m’étonnerait pas, le secteur
est trop bon pour nous. Enfin attendons nous verrons
bien. Mais ce que je voudrais bien voir c’est la fin
de tant de massacres et le retour à la paix.
.        Et toi petite femme… Que fais-tu ? J’espère que
tu te porte toujours bien ainsi que notre Zizi ; que
ton travail marche toujours bien et que l’usine est
toujours bien chauffée et que vous n’endurez pas froid
.    Vous devez avoir beaucoup de neige car je viens de
lire sur le journal qu’à St Etienne elle atteint un
mètre, sans doute qu’à Montbrison c’est à peu
près pareil. Tu ne peux peut-être plus aller travail-
ler et notre Zizou doit être bien ennuyée de ne pouvoir
sortir de la maison. J’attend avec impatience de te lire
il me tarde d’avoir de vos nouvelles et de savoir à quoi
m’en tenir. Je n’aime pas rester sans avoir de vos nou-
velles, surtout en ce moment. Avez-vous seulement de
quoi vous chauffer ? Si je pouvais seulement vous envoyer
un peu du bois qu’il y a par ici… Ah ! vivement … vive-
ment la paix et le retour d’une vie plus calme et plus
digne de personnes civilisées.
.        Au revoir Mamour. Bise bien fort notre ga-
mine pour son papa. Donne bien le bonjour pour moi
à ta mère et à ta grand-mère. J’espère qu’elles vont très
bien toutes deux. Donne-moi donc un peu de leurs nou-
velles. Ta mère doit se faire du mauvais sang de voir un
temps pareil. Si tu vois chez moi tu leur donneras de
mes nouvelles. Bonne santé et bonne chance à tous
et vivement que j’ais la joie de vous revoir. Je m’ennui
bien loin de mes deux gosses chéries. A demain ma
Nonot. J’attend avec impatience que les lettres soient arri-
vées. Je ne t’oubli pas une minute ma petite fenotte. Je
t’aime de toutes mes forces, toi toute seule. Je t’adore de
tout mon cœur qui est plein de toi et de notre gentille
gamine. Ton petit mari qui attend avec impatience l’heu-
eux jour qui nous rendra tout notre bonheur. Que nous
serions heureux ma Nonot avec notre Zizi… J’attend ; je ne
cesse d’attendre… mais cette attente est bien longue et bien

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Jeanne 28 décembre 1917 : c’est terrible que l’on ne soit pas libre de dire tout ce que l’on veut.
Jeanne 3 janvier 1918 : J’avais peur qu’il te soit arrivé quelque chose.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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