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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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29 mai 1916 : cette nuit il a fallu faire le guignol

29 mai 2016 Laisser un commentaire

J’étais malade l’autre fois qu’est-ce que ça va être ce coup-ci ?

Nous serons vaccinés demain matin. J’appréhende !

.                           29 mai 1916

( en haut à gauche :
Ton
Simon a toi pour
toujours
Collay)
.                        Ma bien chère petite femme

J’ai reçu hier soir ta lettre du 25 courant . Je suis
toujours heureux de te lire et de vous savoir tous en
bonne santé. Tu me dis que Georges a été pris, gare
il va y trouver un cheveux il va falloir obéir.
Espérons que ça lui formera le caractère et qu’il sera
moins gosse. Le Louis profite ses jours de permission
il a bien raison, ils passent si vite ces jours heureux.
Pour moi j’ai compté, je ne pourrai aller vous em-
brasser qu’au mois d’août et encore si rien de nou-
veau ne se produit.
.     Hier à midi il a fallu prendre le service, cette
nuit il a fallu faire le guignol et je n’ai pas dormi
aussi je suis fatigué. Le reste de la compagnie
a étée rerevacciné ce matin, la dose est encore
plus forte que la première fois ou plutôt que l’autre
fois. Demain ce sera mon tour. Je ne l’ais pas été
ce matin car nous étions fatiguée d’avoir veillé cette
nuit. Nous sommes de garde jusqu’à ce soir et nous
seront vaccinés demain matin. J’appréende !
J’étais malade l’autre fois qu’est-ce que ça va-t-être
ce coup-ci ? J’ai déjà mal à la tête et si je ne suis
pas malade je ne suis pas fort, et ne faut pas que
j’en fasse beaucoup pour transpirer. Quelle vie !
Tu me dis que les photos de notre gentille Zizou
seront prêtes samedi et que tu m’en enverras une
de suite, le temps me dure de la recevoir et de
pouvoir l’embrasser l’image de notre chère gamine
que de jours à attendre avant de vous revoir !
Quelle cruelle séparation ! … Attendre ! …toujours at-
tendre c’est […] rien… toujours rien… il y a de
quoi en perdre la boule. Pas autre chose à t’appren-
dre mamour, je suis tout désemparé, tout déguindé
Ah ! vivement la Paix que je puisse reprendre ma
place près de vous. Au revoir petite femme, je te
quitte car il est midi et il faut que je prenne la
garde. Bien le bonjour à toute la famille. Bien
des choses à mes chers parents, à ta mère, à ta grand-
mère. Bonne santé à tous. Bonne chance à Georges
et à Louis. Et fasse que la Paix nous soit rendue
le plutôt possible. Mille bisettes à notre Zizou
Ton petit homme qui t’adore et qui t’emrasse
bien tendrement sur ta bouche. Comme autrefois sou-
viens-toi ! Je t’aime ! … de tout mon cœur plein de toi
Mille millions de bien douces caresses à mes deux
gosses que j’aime par-dessus tout. J’attends !

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28 mai 1916 : Nous sommes à l’extrême limite du degré d’asservissement et de passivité.
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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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