![J’étais malade l’autre fois qu’est-ce que ça va être ce coup-ci ?](https://lettres1418.org/wp-content/uploads/26-29-mai-1.jpg)
Nous serons vaccinés demain matin. J’appréhende !
. 29 mai 1916
( en haut à gauche :
Ton
Simon a toi pour
toujours
Collay)
. Ma bien chère petite femme
J’ai reçu hier soir ta lettre du 25 courant . Je suis
toujours heureux de te lire et de vous savoir tous en
bonne santé. Tu me dis que Georges a été pris, gare
il va y trouver un cheveux il va falloir obéir.
Espérons que ça lui formera le caractère et qu’il sera
moins gosse. Le Louis profite ses jours de permission
il a bien raison, ils passent si vite ces jours heureux.
Pour moi j’ai compté, je ne pourrai aller vous em-
brasser qu’au mois d’août et encore si rien de nou-
veau ne se produit.
. Hier à midi il a fallu prendre le service, cette
nuit il a fallu faire le guignol et je n’ai pas dormi
aussi je suis fatigué. Le reste de la compagnie
a étée rerevacciné ce matin, la dose est encore
plus forte que la première fois ou plutôt que l’autre
fois. Demain ce sera mon tour. Je ne l’ais pas été
ce matin car nous étions fatiguée d’avoir veillé cette
nuit. Nous sommes de garde jusqu’à ce soir et nous
seront vaccinés demain matin. J’appréende !
J’étais malade l’autre fois qu’est-ce que ça va-t-être
ce coup-ci ? J’ai déjà mal à la tête et si je ne suis
pas malade je ne suis pas fort, et ne faut pas que
j’en fasse beaucoup pour transpirer. Quelle vie !
Tu me dis que les photos de notre gentille Zizou
seront prêtes samedi et que tu m’en enverras une
de suite, le temps me dure de la recevoir et de
pouvoir l’embrasser l’image de notre chère gamine
que de jours à attendre avant de vous revoir !
Quelle cruelle séparation ! … Attendre ! …toujours at-
tendre c’est […] rien… toujours rien… il y a de
quoi en perdre la boule. Pas autre chose à t’appren-
dre mamour, je suis tout désemparé, tout déguindé
Ah ! vivement la Paix que je puisse reprendre ma
place près de vous. Au revoir petite femme, je te
quitte car il est midi et il faut que je prenne la
garde. Bien le bonjour à toute la famille. Bien
des choses à mes chers parents, à ta mère, à ta grand-
mère. Bonne santé à tous. Bonne chance à Georges
et à Louis. Et fasse que la Paix nous soit rendue
le plutôt possible. Mille bisettes à notre Zizou
Ton petit homme qui t’adore et qui t’emrasse
bien tendrement sur ta bouche. Comme autrefois sou-
viens-toi ! Je t’aime ! … de tout mon cœur plein de toi
Mille millions de bien douces caresses à mes deux
gosses que j’aime par-dessus tout. J’attends !
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