Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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2 juin 1916 : les deux partis sont aussi forts l’un que l’autre.

2 juin 2016 Laisser un commentaire

Elle est très bien et je suis bien content

J’ai trouvé la photo de notre Zizou

.                        2 juin 1916
( en haut à gauche :
Ton
Simon
qui t’adore
et qui t’embrasse
bien fort sur
tes lèvres
mille bisettes
à notre jolie Zizou)
.                       Ma Jeannot chérie
.       J’ai reçu hier soir ta lettre du 29 écoulé. J’apprends
toujours de vos bonnes nouvelles avec beaucoup de plaisir
tu me demandes si j’ais trouvé la photo de notre Zizou
comme il faut. Je te l’ais déjà dit hier, elle est très
bien et je suis bien content, elle est gentille tout plein notre
gosse, je la trouve bien jolie et je suis fier d’être le père d’une
si charmante enfant. Elle est diable ! tous les enfants de cet âge
le sont, si elle le parait un peu plus que d’autres c’est qu’elle
est dégourdie : en grandissant il faudra tâcher de la rendre
sage et obéissante. Ce qu’elle est mignonne !
Chère petite femme : tu parais inquiète de ce que dans plu-
sieurs de mes lettres je t’ais mis : ne m’oublie pas. Tu me de-
mande si j’ai quelque chose. Je n’ais rien du tout. J’ai confian-
ce en toi mais on a toujours de perdre ce que l’on aime.
Cette séparation est si longue ! Je comprends très bien que tu
souffre aussi de cette séparation. Ne t’effrais pas ma chè-
rie je n’ais aucune arrière pensée, tu ne m’as pas donné
le droit de douter de toi. Que veux-tu ! J’ai parfois le mo-
ral un peu malade la vie est si triste loin de mes
deux chéries, toi tu as les caresses de notre chère gamine
mais moi je n’ais rien, que des souvenirs et des désirs.
tu me dis qu’à Montbrison on compte sur le mois de juillet
pour amener du changement à cette maudite situation.
Hélas ! … si ce pouvait- être vrai… J’en doute beaucoup et je
ne suis pas le seul. Tu me dis qu’il n’y a rien a faire que les
deux partis sont aussi fort l’un que l’autre. C’est justement
parce que les forces sont en balance que ça menace de durer
encore, personne ne voulant faire de concessions et s’avouer
vaincu. Enfin ! peut-être … essayons d’avoir encore confiance
La permission du Louis est finie. Elle ne doit pas lui avoir
paru longue, les jours heureux passent si vite. En somme il n’a
pas trop à se plaindre, il est presque en sécurité. Maitre Georges
lui va apprendre un peu la vie et j’espère que ça lui donnera
un peu de sagesse ; il ne verra pas la guerre, je ne le crois pas.
Tu me dis que mes parents m’ont envoyé un autre colis pau-
vres vieux, ils sont leur possible pour leurs enfants. Remerci
les bien pour moi, embrasse-les bien fort pour leur aîné
qui les aime bien. je t’ais écris que le coli que tu m’as
envoyé était gâté, pas de chance… tant pis. J’ai reçu une
lettre de Thinet qui t’envoi bien le bonjour ; j’ai aussi reçu une
carte de mon cousin Faure qui me fait savoir qu’il a été
en permission, il me dit qu’il n’a pas eu le temps d’aller
te voir.
aujourd’hui je suis guéri de mon indisposition, seul mon bras
me gêne un peu. Ce matin à 6h moins ¼ nous étions au travail
jusqu’à 10 heures pour la soupe. A midi et demie il faudra
recommencer, il y a énormément de travail à faire par
ici. Le temps est sombre, il a tombé quelques gouttes d’eau
il y a un moment. J’ai bien peur que la pluie revienne.
Heureusement que l’on a rapproché les cuisines, elles sont
moins loin à présent. Au revoir mamour ne t’inquiète
pas j’ai confiance en toi et ne mettrai plus de sottises sur mes
lettres. Remerci bien ta mère et ta grand-mère pour moi. eux
aussi font leur possible pour mes deux chéries. Bonjour et bonne
santé à toute la famille. Vivement que je puisse vous rejoindre

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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