Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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28 juillet 1915 : nous pensons être relevés aujourd’hui

29 juillet 2015 Laisser un commentaire

Recto

Notre vie ne change pas c’est toujours pareil

Nous n’avons fait que changer d’avants-postes

Le 28 juillet 1915

Ma bien chère femme bien aimée.

Hier soir j’ai reçu tes lettres du 23 et
du 25 courant. Je suis très content de vous
savoir tous bien portants et j’apprend tou-
jours avec plaisir que notre gentille gamine
est toujours douce d’un excellent appétit
et de solides petites jambes ainsi qu’une
petite langue qui cherche à travailler le
plus possible. Ma Jeannot ! nous pensons
être relevés aujourd’hui pour aller au village
mais nous n’avons fait que changer d’avants
postes, nous sommes au Hammel pour
une huitaine de jours. Ici comme à Mont-
brison nous avons continuellement la pluie
ce qui est très embêtant : notre vie ne change
pas c’est toujours pareille et je suis toujours
aussi impatient. Pour les permissions
mon tour n’est pas encore là et je ne sais
même pas si ce sera pour le mois prochain
je n’y compte guère. Ca ne va pas vite !

 

Verso

La joie que nous aurions de re- prendre une bonne vie heureuse

Songe à tout le bonheur qui nous sera possible

Pourtant je serais bien heureux de revoir ma
Jeannot et ma Zizou que j’aime tant ainsi que
mes parents. Je m’ennuie bien loin de vous avec
qu’elle joie je t’embrasserais bien tendrement ma
bien aimée. Souviens –toi comme nous étions heu-
reux et songe à tout le bonheur qui nous sera possi-
ble si j’ai de la chance de sortir de ces terribles épreuves.
Ma chérie : dorénavant il ne sera plus question de
mon oncle entre nous. A quoi bon parler de choses qui
nous chagrines. Laissons cela, parlons de nous, de
nos espérances, de la joie que nous aurions de re-
prendre une bonne vie heureuse, nous travaillerons
et nous ferons notre possible pour que notre enfant
soit aussi bien élevée que possible. Au revoir
ma chère Jeannot. Jamais je t’ai tant aimée
jamais je n’ais été aussi impatient de te revoir
et de t’embrasser bien fort. Ton Simon tout
a toi tout a nos souvenir, à notre amour
Je t’adore et je t’envoi mes plus douces caresses
mes plus tendres baisers . Mille bisettes à notre
Zizou. Bien des choses à mes parents, ainsi
qu’a ta mère et à ta grand-mère . Bonne
santé et bonne chance à tous et que la
joie de vous revoir me soit promise le
plus tôt possible.
Je n’ai jamais eu l’intention de faire des misères à ta mère
et surtout encore moins à présent. Je ne suis jamais cru
le droit de mettre ta mère dehors et il faudrait vraiment être
dénué de tous sentiment. J’ai toujours eu du cœur et
j’ai toujours agis selon ma conscience. Ta mère peut être
tranquille. Si j’en reviens je chercherai plus tôt à lui rendre
service qu’à lui faire du mal.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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