Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 28 juillet 1915 : Ne te laisse pas défournir d’argent

29 juillet 2015 Laisser un commentaire

Recto

Ce n’est pas une raison pour en perdre  la tête

Je t’ai écrit depuis le 19 journellement

 

Moingt le 28 juillet 1915
.             (En haut à droite, en travers.
.             Ne te laisse pas défour
.             nir d’argent n’attends
.             pas que tu n’en n’ais plus
.             car je ne te pourrais pas
.             t’envoyer une somme a la
.             foi. Dis le moi si tu n’en
.             a guère je t’en enverrais
.             un peu)
Mon cher Simon
Mon J’ai reçu ce matin tes
lettres du 23 et 24 courant. Je suis
surprise que tu n’es rien plus reçu de
moi depuis ma lettre du 17. Car je
t’ai écris le 19. J’avais réfléchis que
nous nous querellions pour une cause
si stupide que ce n’étais pas la peine
de poursuivre au delà pareille chose
et je t’ai écris depuis le 19 journellement
il y auras eu un retard et c’est tout.
Ce n’est pas une raison pour en perdre
la tête. Comme je te l’ais déjà écris
vivons pour nous et laissons ton oncle
tranquil parce que tant qu’il seras
dans notre programe il ce seras un
sujet de désunion entre nous. Il
ne veux qu’une chose nous faire que-
reller le plus possible comme il a

 

Page 2

Il avait sans doute peur  que je m’en serve

Me voir sur le pavé
sans le sou

toujours fait. Et me voir sur le pavé
sans le sous. Car il ne ma pas trop
charger. 60fr. il le trouvait peut être
gros lui. Et je lui en avait donner
79f50 ce mois j’avais toucher
le semestre des pompiers. Je ne
me rappelle pas je crois que c’est 18 fr
c’est lui qui a signer quand ont
les apporter. Mais que ça lui
fasse bon profit : Quand a l’ar-
gent de ton livret le conseil
que je te donne c’est de ne rien
signer. Quand je suis partie il
ne m’a pas donner celui de la
petite n’y ca tirelire. Et tes parents
y avaient bien contribuer il me
semble qu’il n’avait pas besoin
de le garder. Il avait sans doute
peur que je m’en serve. Parce
qu’a son dire je suis tomber
des nuages je ne pourrais pas
travailler. Mais certes je n’ai
jamais tant travailler que quand
je suis été chez lui. Pour être

 

Page 3

 il  a plus tenu à ses interêts

Jamais tu ne m’as demandé conseil

comme les chiens pour gagner ma
nourriture. C’est vrais que je ne suis
pas bien dégourdie. Je ne suis pas
capable de mener une maison. Pas
comme la sienne cert certe non
Mais il faut savoir vivre dans
le millieu où l’on se trouve
et j’ai fait de mon mieux. Jamais
tu ne m’as demander conseil
tu as cru ce qu’il disait te comme
un livre. En faisant de belles pro-
messes tel qu’il t’en a fait il
a plus tenu a ses interêts qu’aux
tiens. La preuve en est aujourd’hui
qu’il voudrait l’argent qu’il t’a
donner. Il ne la pas donner car
tu as donner tous ce que tu gagnais
et il me semble que nous ne serions
pas été sans le sous si nous avions
été chez nous. Nous aurions un chez nous
tandis qu’aujourd’hui nous serons obliger
de nous en faire un. Et si nous n’avons
tout a fait pas le sous ce seras difficile
ne compte pas trop sur ceux que

 

Page 4

Je pense qu’il serait  préférable d’attendre que tu viennes en permission

Je ne veux pas ce
qui est à lui

chez moi mon donner. Car il faudra bien
vivre là-dessus Et il nous faudras
acheter beaucoup l’indispensable.
Les affaires ont augmenter presque
du double réfléchit. Ce n’est pas
avec ce que je gagnerais jusqu’a
ton retour qui nous feras aller bien
loin. Mais je pense qu’il serais
préférable d’attendre que tu viennes
en permission. On causerais de vive
voix et on pourait mieux expliquer
les choses. Je te dis mon avis mais
je te laisse bien libre. Je ne
voudrais pas faire de sottises non
plus. Moi je pense un peu a l’avenir
qui ne parait pas bien brillant
après une guerre pareille et si
longue. Moi je ne veux pas se
qui est a lui je n’aime pas les
affaires des autres mais il faut
être raisonnable. Reflechis bien
toi aussi. Je t’explique la situation
car nous sommes trois. Tandis
que lui sa situation est meilleurs
que la nôtre. Il prends prétexte

 

Page 5

Cela m’attriste de te voir désespéré de la sorte

Nous avons
été tous les deux pour le gagner

des bons du trésors. Pour sortir
l’argent de ta porter. Il est
bien a toi puisque nous avons
été tous les deux pour le gagner
Donc reflechis a l’avenir.

Mon cher Simon ne te fais pas
de mauvais sang de la sorte je
te parles a cœur ouvert mais pense
a tes deux gosses qui seront si
contents de te revoir songe que je
t’attends tous les jours. Et ma seule
pensée et pour toi. Et cela m’attriste
de te voir désespérer de la sorte
Courage un peu tu n’avais pas
bien compris ta jannot tu sais
bien que ma colère n’est pas de
longue durer. Je regrette beaucoup et
sincèrement ce qui est arriver mais
c’était inévitable. C’est un grand
bonheur pour nous. Nous pourons
vivre sans témoins que tous les
deux. Il me semble que nos
douces promenades des bois

 

Verso

Quelle  joie de  l’élever le mieux possible et  comme bon nous semblera

Notre vie sera vite refaite

ne sont pas si loin. Et j’ai
espérance que nous pourrons les
refaire bientôt. Quel bonheur
Notre vie seras vite refaite. Nous
avons une petite zizou bien caressante
mais beaucoup polissonne qui nous
feras des sottises. Quel joie de
l’élever le mieux possible et
comme bon nous semblera. Je
l’embrasse souvent pour toi papa qui
voudrait bien la revoir et je lui
en parle souvent. Allons Simon ne
perd pas la tête tout finira et
le bonheur et au bout songes y
Ta petite femme qui est toute
a son Simon dont j’attends
le retour mille caresses. Et un
gros baiser de ta Jannot ton
amie des bois. Une grosse bise
de ta zizou
Jann
Bien le bonjour a tes camarades
ainsi qu’a Thinet quand
tu lui écriras
a demain

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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