Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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28 janvier 1915: aux douches, ce qui nous a fait beaucoup de bien.

28 janvier 2015 Laisser un commentaire

 

Recto

Nous sommes logés dans des galeries creu- sées dans une carrière de pierres crayeuses

Comme je te l’avais
dit nous avons étés relevés hier matin à 5h

 

 

28 janvier 1915
Ma Jeannot bien-aimée
Hier je n’ai pas eu de tes nouvelles ni
je ne t’ai pas écrit. Comme je te l’avais
dit nous avons étés relevés hier matin à 5h.
Nous sommes revenus à 7h où nous étions
avant de reprendre les avants-postes.
Nous sommes logés dans des galeries creu-
sées dans une carrière de pierres crayeuses
on y est bien et à l’abri de n’importe quel

 

 

 

 

Verso

Je ne sais quand on me changera mon patalon

Comme tu peux t’en rendre compte nous n’avons pas de temps à perdre.

obus. Pour la première journée il nous a
fallu fourbir nos armes et brosser les [ ? ]
puis passer la revue. Ensuite : aux douches ce qui
nous a fait beaucoup de bien. Ce matin [ ? ]
du linge. Je ne vois guère comment je vais m‘y
prendre, ce n’est guère commode, toutes les places
sont prises. Ce soir astiquage et revue de
sac et cuirs. Comme tu peux t’en rendre
compte nous n’avons pas de temps à perdre
je ne sais quand on me changera mon pantalon
le mien n’a plus d’entre jambes. On m’a ra-
massé ma capote pour y faire des poches spé-
ciales pour les cartouches et grenades.
Comme temps : il recommence à pleuvoir
quelle scie. Vraiment c’est dégoutant .
Et toi petite femme ! Vas-tu mieux. Je
suis inquiet et j’attends impatiemment
de te lire pour savoir. Soigne-toi ! ne fais
pas d’imprudence, s’il te faut du repos, il
faut en prendre sans quoi ça pourrait s’agra-
ver. Il vaut mieux se soigner quand c’est
temps. Pour moi ça ne va pas trop mal, je pense,
si rien de facheux se produit, partir en permission
le 8 ou 10 du mois prochain. Vivement que je puisse
embrasser mes deux gosses chéries. Je suis très très
impatient. Au revoir ma bien chère petite fem-
Soigne-toi. Ton Simon qui t‘adore de toute
ses forces t’envoi ses plus doux baisers, ses plus
tendres caresses en attendant les quelques jours
de bonheur près de ce qu’il a de plus cher au
monde : Jeannot, Zizou. La paix vivement
et le retour de tout notre bonheur. Souviens-toi
ma mie des bois : je t’aime . Bien le bonjour
à ta mère, à ta grand-mère, à mes parents.
Dis-leur que je ne les oublie pas et que je les
remerci pour ce qu’ils font pour nous. Bonne
santé à tous, un prompt rétablissement de
ma bien aimée Jeannot. Je t‘aime et
j‘attend. Mille bisettes au Zizou, dis lui
que son papa va-t-être bien heureux de la
revoir et de voir ses progrès. Ton petit homme
tout à toi et pour toujours qui t’embrasse
bien tendrement sur tes lèvres comme au
bois.                 Collay   Bonjour de mes camarades

 

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30 janvier 1915 : C’est dimanche il est 7h ½ peut-être aurons nous repos.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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