Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

28 avril 1916 : les boches ont travaillé toute la nuit, ils sont fort agaçants.

28 avril 2016 Laisser un commentaire

Cette nuit s’est passée sans accident que je sache

Nous ne dormons pas beaucoup.

.                                28 avril 1916

( en haut à gauche :
Simon
Collay
Bonjour de
Courtial )

.              Ma Jeannot chérie

.     J’ ai reçu hier soir ta lettre du 24 courant,
je suis toujours bien content quand je puis te lire et
apprendre de bonnes nouvelles de tous ceux que j’ai-
Tu me dis que la santé de notre Zizou est une
merveille, tant mieux ça me fait bien plaisir et j’espère
que la tienne ne laisse pas à désirer non plus. Pour moi
ça ne va pas trop mal non plus un peu fatigué (car) nous
ne dormons pas beaucoup. Cette nuit s’est passée sans
accident que je sache, les boches ont travaillés toute la
nuit, ils sont fort agaçants. Ce matin il nous envoi
des 77. Le temps n’est toujours pas mauvais mais
il fait un peu de vent. Tu me dis que c’est cher
pour s’habiller et que la machine à coudre t’est de
grand secours, tu as eu une bonne idée dans faire l’achat
Ce n’est pas que cher pour s’habiller, je vois que
la nourriture tentent toujours à augmenter de prix,
puisque le pain lui-même à augmenter d’un sous
les 3 livres. Tout est cher. Et malheureusement cette
guerre maudite n’est pas encore finie, je n’ai ni
confiance au mois de juillet, ni au mois d’août et
j’ai que peur que l’hiver nous surprenne encore a
payer de nos personnes. Pourtant j’en ai depuis long-
temps mare de cette vie de brute. Je serais bien heu-
reux de voir revenir notre bonne vie tranquille notre
bonheur. La séparation me pèse et l’existence est
bien amère loin de toi et de notre gamine, privé de
vos caresses qui seraient toute ma joie. Nous nous
redisons toujours pareil. Nous ne songeons qu’à cela
qu’à l’heureux jour qui nous réunira et qui hélas
ne vient pas. Je l’attend impatiemment et je suis
souvent énervé de voir que la situation ne se modi-
fie pas. Quand viendra-t-elle donc cette paix tant
désirée ? … Au revoir ma chère petite femme
ton Simon pense à toi et ne t’oubli pas un instant
Embrasse bien notre Zizou pour son papa qui
vous bien toutes deux. Bien des choses aux trois
grands-mère, au grand-père, aux tontons, à toute
la famille. Bonne la santé à tous.
Ton petit homme qui t’adore et t’embrasse
bien fort sur ta bouche en songeant à tous ce qui
fait notre bonheur et qu’il me tarde de voir reve-
nir. Je t’aime et j’attend ! Ne m’oubli pas sois
toujours ma mie des bois, tout à moi.

Vous pourriez aimer lire ...

27 avril 1916 : en attendant les massacres se poursuivent, les victimes s’accumulent
1er mai 1916 : Nous vivrions pour nous, plus de politique, plus de sociétés

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales