Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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27 novembre 1917 : On nous fait travailler à enlever l’eau et la boue.

16 décembre 2017 Laisser un commentaire

Recto

Il n’y aurait que l’école pour y remédier un peu.

Elle est à l’âge où les enfants sont turbulents.

.             27 Novembre 1917
.       Ma Jeannot chérie
.    J’ais reçu hier soir ta carte du 22
courant que j’ais lu avec beaucoup de plai-
sir. Je suis content de vous savoir tous
en bonne santé.
.         Tu me dis que tu as repris ton tra-
vail, mais tu n’as pas l’air d’être cer-
taine que ça marche bien et que ça ne
s’arrête pas à nouveau. Je souhaite
et j’espère que non.
.    Notre Zizi est toujours bien por-
tante  et bien diable et elle fait tou-
jours des sottises à ses grands-mères.
Elle est à l’âge où les enfants sont
turbulents, ,il n’y aurait que l’école
pour y remédier un peu. Mais puis-
que c’est impossible pour cette année
encore, attendons et faites votre possi-
ble pour qu’elle reste le plus sage
possible. En attendant embrasse la
bien fort pour son papa qui pense
à vous constamment et qui s’ennui
bien loin de vous.
.    Ma Nonot, tu me dis que les russes
qui étaient à la Courtine et qui s’é-
taient mutinés sont à Montbrison.
Comme tu le dis il ne vous man-
quait plus que ça. Je me demande
ce qu’ils veulent en faire. Je crois qu’ils

 

 

 

Page 2

Hier soir nous avons déménagé.

Ah ! triste vie … triste existence.

ne ferait pas mal de les renvoyer chez
eux, car ils ne sont bons qu’à manger
notre pain. Et nous n’en avons pas de
trop. Ah ! triste vie … triste existence
Pauvre peuple de France ! Tu n’es pas
ménagé. Faut-il que nous soyons bêtes
tout de même !
.        Mamie chérie. Je me porte tou-
jours assez bien. Hier soir nous avons
déménagé. Nous nous sommes mis
en route vers les 6 heures du soir.
Nous avons eu deux heures de mar-
che par les boyaux et à terrain dé-
couvert dans la boue et les trous
d’obus. Nous logeons dans une sape
boche, c’est assez solide, c’est très
profond mais nous y sommes très
serrés. Nous sommes à l’abri du
mauvais temps et des obus c’est
déjà quelque chose. Par exemple
pour aller à la soupe nous avons
un bout de chemin à faire et pas
commode. J’ignore si nous som-
mes ici pour longtemps. Ah !
vivement que nous soyons relevés.
Aujourd’hui nous avons un bien
vilain temps. Ce matin il tom-
bait de la neige, à présent il pleut.
Nous avons de la boue à tenant
dans les boyaux. On nous fait tra-
vailler à enlever l’eau et la boue
j’en arrive à l’instant ; il ne
fait pas chaud.
.    Et toi ma Jeannot des bois.
Pourrais-je te lire aujourd’hui ?

 

 

 

Page 3

Bien le bonjour à ta mère, à chez moi, à toute la famille.

En attendant la paix impatiemment.

J’espère que oui.
.        Au revoir petite femme. Mille bises
à notre gentille Zizi. Bien le bonjour à ta
mère, à chez moi à toute la famille. Bonne
santé et bonne chance à tous. J’attend de
vous revoir avec beaucoup d’impatience.
.         A demain ! Ton petit homme qui
t’adore de toute son âme t’envoi ses plus
douces caresses comme pendant la permission
déjà si loin. En attendant la paix impa-
tiemment je t’embrasse bien fort sur ta
bouche. Souviens-toi ! Attend-moi !
.    Je t’aime bien … bien. De tout mon
cœur plein de toi.
.          Ton Simon tout à toi
.                                             Collay

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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