Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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27 mars 1916 : se prépare-t-il quelque chose ? Je ne sais.

27 mars 2016 Laisser un commentaire

Recto

Nous avons voyagé toute la journée d’hier

les wagons à bestiaux où nous étions empilés 45

.                         27 mars 1916

.      Ma Jeannot chérie
( en haut à gauche :        en haut à droite :
Mille                                   Je te renvoie
millions                              3 de tes lettres
de bien douces
caresses et bisettes
à ce que j’ai de plus cher
au monde. Jeannot. Zizou
Simon    Collay  )

.   Je  t’avais écrit le 25 que nous devions nous
tenir prêts à embarquer pour 2 heures de l’après-
midi. Nous avons attendu jusqu’à 9 heures du
soir que nous nous sommes mis en route, nous
nous sommes appuyés 7 ou 8 km pour arriver
à l’endroit où nous devions embarquer, nous
avons encore attendu longtemps avant de pren-
dre place dans les wagons à bestiaux où nous
étions empilés 45. Quand le train s’est mis
en route le jour commençait de poindre.
Nous avons voyagés toute la journée d’hier
entassés comme nous l’étions, nous n’avions
pas nos aises, nous en avions des crampes dans
les jambes. Nous avons débarqué à 5h ½
nous nous sommes ensuite appuyé 7 ou 8 km
pour arriver à 7h1/2 ou 8h du soir au village
où nous sommes encore pour el moment.
Y resterons-nous longtemps ? Je ne crois
pas, peut-être demain nous remettrons-nous

 

 

 

Verso

Nous sommes à proxi- mité de notre premier secteur

Nous ne savons rien de précis

en route. Mais nous ne savons rien de précis
comme toujours du reste. Nous sommes à proxi-
mité de notre premier secteur, nous sommes
dans le même département. Qui venons-nous
faire ? Nous l’ignorons. Ce prépare-t-il quelque
chose ? Je ne sais. Enfin ! qui vivra verra.
Patientons et espérons que la chance sera avec
nous jusqu’au bout et que nous aurons le bonheur
d’êtres réunis. Comme nous serions heureux ma
chérie d’êtres unis et heureux ; de pouvoir en
commun prendre soin et élever le mieux possible
notre gentille petite Zizou. J’attend et je suis
bien impatient. Je ne sais si nous aurons des
lettres ce soir. Je serais bien content de te lire.
.   Au revoir ma chère petite femme. N’oubli
pas ton Simon qui constamment pense à ses
deux gosses qui sont tout pour lui. Mille bisettes
à notre gamine. Bien des choses de ma part aux
trois grands-mères, à mon père et à mes frères.
Bonne santé à toute la famille et que j’ai le
bonheur  de vous revoir tous le plus tôt possible
Ton petit mari tout à sa Jeannot qu’il
adore. Je t’aime bien- bien- bien.
J’attend ! J’espère. Au revoir ! je t’embrasse
bien fort sur tes lèvres. Souviens-toi ! N’oublie pas

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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